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L’opérateur de services Iaxis est placé sous administration judiciaire

La procédure a été engagée, mardi dernier, par un tribunal londonien. Les dettes de Iaxis s’élèveraient à 200 millions de dollars

Couvert de dettes – 200 millions de dollars (229 millions d’euros) environ -, Iaxis, un des premiers fournisseurs paneuropéens de bande passante aux opérateurs et aux FAI, a été placé, le 5 août dernier, sous administration judiciaire par un tribunal londonien. En situation financière difficile, Iaxis négociait son rachat. Flag (Fiberoptic Link Around the Globe) était pressenti comme acquéreur potentiel. En interne, on se dit surpris de cette action judiciaire qui met un terme à toute procédure de vente. La surprise a rapidement fait place à l’incompréhension lorsque des erreurs de gestion au niveau du groupe ont été évoquées.
Cette procédure risque aussi d’avoir quelques conséquences sur les fournisseurs directs de Iaxis. Ainsi, Ciena, son principal fournisseur de commutateurs optiques, a annoncé le provisionnement des 28,2 millions de dollars (32,36 millions d’euros) que lui doit Iaxis.

Une activité sans infrastructure

Dénuée d’infrastructure, l’activité de Iaxis consiste à louer de la fibre noire durant une longue période – de dix à quinze ans -, et à l’activer avant de la revendre sous forme de capacité aux opérateurs et fournisseurs d’accès Internet sur le territoire européen. Cette activité a permis à Iaxis de proposer très rapidement des offres commerciales et d’obtenir des contrats importants avec des opérateurs tels que Sprint, Deutsche Telekom, ViaNetworks, Colt. Mais, comme tous les opérateurs de services, Iaxis a dû faire face simultanément à la chute vertigineuse du prix de la bande passante (de près de 40 % en un an) liée à la baisse du prix de la fibre noire, mais aussi à l’arrivée de nouvelles offres issues de Viatel, KPNQwest, Interoute ou Level 3, tous propriétaires de leurs infrastructures.La forte concurrence dans le secteur des télécoms vient de faire sa première victime parmi les opérateurs paneuropéens. Pour ceux qui fonctionnent selon le même modèle – ne pas investir dans l’infrastructure -, cet échec sonne comme un avertissement. Le marché des télécoms est volatil et sujet a de fortes variations tarifaires. Difficile, dans ces conditions, d’assurer un modèle pérenne.

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THOMAS PIMONT