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Loi sur le renseignement : les hébergeurs ont gagné une bataille

Sept hébergeurs, dont Gandi et OVH, mécontents du projet de loi sur le renseignement avaient menacé de quitter la France. Ils ont obtenu des concessions de l’exécutif.

Les hébergeurs craignent de voir fuir leurs clients.
Les hébergeurs craignent de voir fuir leurs clients.

Première publication le 10/4/2015

Loi sur le renseignement : sept hébergeurs dont OVH menacent de quitter la France
Puisque l’argument de l’atteinte à la liberté ne fonctionne pas pour lutter contre le projet de loi sur le renseignement, les hébergeurs ont décidé de jouer sur la corde économique.

Le projet de loi sur le renseignement qui va être débattu à l’Assemblée nationale le 13 avril 2015 commence enfin à faire réagir. Sept hébergeurs de données informatiques français, dont les deux principaux OVH et Gandi, ont affirmé le 9 avril 2015 que ce texte les poussera « à l’exil » pour ne pas perdre leurs clients.

Les sociétés protestent contre la « captation en temps réel des données de connexion » et leur analyse par les services de renseignement au moyen de « boîtes noires aux contours flous », expliquent-elles dans un communiqué. Elles estiment que l’utilisation de ces boîtes noires « insinuera le doute » chez leurs clients, français et étrangers, qui n’hésiteront pas à se tourner vers d’autres territoires moins intrusifs. « Ces clients viennent parce qu’il n’y a pas de Patriot Act en France, que la protection des données des entreprises et des personnes est considérée comme importante », rappellent les hébergeurs.

Et ce ne sont pas les structures de surveillance qui sont prévues par la loi qui les feront changer d’avis : « Nous ne voyons pas comment une commission consultative de neuf membres, pouvant décider avec la présence de quatre d’entre eux, peut nous rassurer. »

Un texte qui va détruire des emplois

« Le projet de loi du gouvernement est non seulement liberticide, mais également anti-économique, et pour l’essentiel, inefficace par rapport à son objectif », écrivent-ils donc dans leur communiqué.

Si le projet de loi est adopté en l’état, « nous devrons déménager nos infrastructures, nos investissements et nos salariés là où nos clients voudront travailler avec nous », menacent-ils avant d’énumérer une douzaine de villes où ils « supprimeront des emplois au lieu d’en créer ».

« Ce sont des milliers d’emplois (…) que les start-up et les grandes entreprises iront aussi créer ailleurs », ajoutent-ils.

Outre OVH et Gandi, ce communiqué adressé au Premier ministre, Manuel Valls, ainsi qu’à l’ensemble des élus a été cosigné par AFHADS, IDS, Ikoula, Lomaco et Online.

A lire aussi :
Loi sur le renseignement : les opposants appellent à manifester le 13 avril, paru le 9/4/2015

Source : OVH

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Cécile Bolesse, avec AFP