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L’offshore, mais jusqu’où ?

Qu’est-ce qui peut freiner l’essor de la délocalisation des cols blancs, notamment ceux de l’informatique ?

Réponse : rien. Un ingénieur indien coûte 150 dollars par jour ‘ tout mouillé ‘, comme le rappelait récemment le patron d’un gros éditeur. C’est-à-dire installé, équipé, climatisé,
connecté…Toujours selon ce même patron, la seule ville indienne de Bangalore ?” certes, le creuset high-tech du pays ?” diplôme plus d’ingénieurs informaticiens par an que toutes les écoles de France réunies. Une
‘ petite ‘ société (un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros) comme Valtech songe sérieusement à avoir ‘ mille personnes en Inde d’ici à 2004 ‘
(Les Echos du 18 février).Les Français, les Européens, tous les pays développés et à charges sociales élevées (par rapport à ces autres pays) semblent définitivement perdants dans cette affaire. Les prestataires des continents indiens et asiatiques, notamment,
installent partout dans le monde leurs antennes commerciales, qui ratissent tous les jours de nouveaux clients.Les coûts ?” réels ?” de l’éloignement physique et géographique, de la différence culturelle et linguistique, et des communications ne pèsent pas lourd face au rapport qualité/prix de la
main-d’?”uvre. Bref, il est temps d’arrêter de se voiler la face : il faut désormais imaginer un monde différent, où globalisation rimera avec délocalisation.Alors, positivons : l’informatique est un outil appliqué à des idées, et les idées restent, théoriquement, la propriété de leurs émetteurs. Il ne reste donc plus qu’à valoriser nos idées ?” individuelles et
collectives ?” pour qu’elles deviennent notre véritable matière première, celle que personne ne pourra concurrencer.Et là, l’expérience de nos entreprises peut payer. A condition, toutefois, que l’on sache la partager et la faire fructifier, à travers une meilleure gestion de la connaissance. On ne remplace pas d’un coup de
baguette magique des années d’expertise industrielle et de service. Le KM (knowledge management), voilà LA solution. Au travail !* Directeur de la rédaction de 01 Informatique

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Luc Fayard*