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L’Itanium devient compétitif

La seconde mouture de la puce 64 bits d’Intel a comblé son déficit de performance. Reste maintenant à convaincre les utilisateurs.

Cette fois, c’est la bonne. Intel a rectifié le tir : la version 2.0 de l’Itanium, ex-McKinley, lancée cette semaine, affiche désormais des performances compétitives. Les premiers résultats au banc d’essai Spec sont d’ailleurs éloquents : en vitesse de calcul pure, l’Itanium 2 n’est devancé que par le Power 4 d’IBM sur les calculs entiers. On se souvient que, il y a un an, sa première mouture faisait à peine mieux qu’un Pentium 32 bits. Autre différence notable avec l’année dernière, plusieurs systèmes d’exploitation optimisés sont d’ores et déjà disponibles : HP-UX bien sûr, mais aussi Red Hat Linux et Windows 2000, même s’il s’agit toujours de “l’édition limitée “. Microsoft promet néanmoins un Windows.Net 64 bits d’ici la fin de l’année.Du coup, les machines vont enfin pourvoir être utilisées en production. HP a donc présenté deux stations mono et biprocesseurs, ainsi que deux serveurs bi et quadiprocesseurs. Là encore, les performances sont au rendez-vous. HP annonce 40 621 tpmC pour son modèle biprocesseur sous Windows avec SQL Server 64 bits, soit quasiment autant qu’avec un quadriprocesseur Xeon MP sous Windows 32 bits. Le quadriprocesseur Itanium fait encore mieux. Avec 78 455 tpmC, il dépasse les meilleurs octoprocesseurs Xeon et devrait taquiner les quadriprocesseurs Power 4 et UltraSparc III quand ceux-ci auront publié leurs résultats.

Un lancement snobé par Dell et NCR

Il n’empêche. La performance a beau être un critère de succès nécessaire, elle est loin d’être suffisante. “La plupart des entreprises ont déjà une infrastructure qui fonctionne, note Martin Reynolds, analyste au Gartner. Elles ne vont pas se ruer sur l’Itanium, simplement parce qu’il est nouveau. Beaucoup préféreront donc attendre pour s’assurer de la stabilité et la fiabilité des plates-formes.” Passage au 64 bits, apprentissage d’une nouvelle architecture, marché en pleine déconfiture, dans tous les cas, personne ne s’attend à ce que l’Itanium se vende en volume avant au moins un an. “Il faut d’abord que Windows.Net soit disponible et que les éditeurs y portent leurs applications, ce qui prendra du temps”, explique Martin Reynolds. C’est d’ailleurs pourquoi des acteurs comme Dell ou NCR ont snobé le lancement de l’Itanium 2, préférant attendre et voir.HP est ainsi le seul à avoir présenté officiellement des machines. Mais il est très optimiste. Il prévoit que d’ici à dix-huit mois, l’Itanium représentera 55 % de ses ventes. Rappelons toutefois que le constructeur a décidé d’abandonner sa puce PA-Risc à l’horizon 2004. Il poussera donc sa base installée à migrer au plus vite.

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Anicet Mbida