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Linux exploite encore mal les architectures SMP

Sur le plan de l’évolutivité, la situation de Linux est quelque peu paradoxale. cIl ne tire pas bien parti des systèmes multiprocesseurs symétriques (SMP). cIl a, en revanche, montré sa capacité à gérer des grappes de serveurs.

A quand des serveurs Linux au benchmark TPC-C ? La question se pose dès lors que ce système d’exploitation se positionne en tant qu’alternative aux systèmes d’exploitation commerciaux pour serveurs. Avant d’en arriver là, l’OS de Linus Torvalds doit se renforcer sur le multiprocessing symétrique (SMP), de la même façon qu’il se montre déjà séduisant en matière de clustering de performances. Car ses capacités SMP restent médiocres. La communauté Linux en est encore à gommer les défauts les plus criants des noyaux 2. 2 et 2. 3. Le laboratoire Mindcraft a d’ailleurs publié cet été des résultats de test indiquant qu’un serveur quadriprocesseur sous Linux était à peine 50 % plus performant qu’une configuration monoprocesseur en service de fichiers CIFS (Common Internet File System). Les choses peuvent-elles évoluer ? Le cabinet d’analyses D. H. Brown reste dubitatif sur la capacité de la communauté Linux à se hisser au niveau des grands fournisseurs commerciaux. Soyons justes cependant. Certaines limites – la pile IP de Linux ne gère pas le multithreading, par exemple – ont été identifiées, et des efforts d’optimisation, comme le Linux Scalability Project, sont en cours. Les constructeurs ne sont pas en reste. Ainsi, Siemens vient de soumettre l’un de ses serveurs sous Linux aux tests de performances SD (le benchmark maison de SAP, éditeur du progiciel intégré R/3). Les résultats sont honnêtes : le quadriprocesseur Pentium III testé obtient un résultat de 241 SD et fait aussi bien qu’un quadriprocesseur Pentium II sous Windows NT.
Linux excelle dans les clusters de performances
S’il est un domaine où Linux s’est fait, en revanche, une place honorable, c’est celui de l’informatique à hautes performances. Depuis plusieurs années, le concept de ferme de PC est pressenti comme un moyen de “; démocratiser ” le calcul parallèle. Dans ce contexte, Linux bénéficie surtout de l’émergence de l’architecture Beowulf, née dans les laboratoires de la Nasa. Une grappe Beowulf consiste, en gros, à interconnecter des n?”uds PC sous Linux, de façon à faire tourner des applications parallèles MPI (Message Passing Interface) ou PVM (Parallel Virtual Machine). Certains clusters Beowulf exploitent des centaines de processeurs. On rencontre plus souvent dans les laboratoires des grappes de quelques dizaines de processeurs pour mener des calculs répétitifs. La mise en ?”uvre de tels clusters n’est cependant pas encore à la portée de tous. Sur ce point, deux compagnies françaises se sont fait remarquer. L’une, Alcove, par la mise en place d’une expertise lui permettant d’industrialiser la mise en ?”uvre de Beowulf. L’autre, Alinka, par son logiciel d’administration et d’exploitation des clusters Beowulf, Alinka Raisin. Dès lors, le calcul à hautes performances devient abordable – non seulement sur le plan financier, mais aussi sur le plan technique – par des utilisateurs pointus, mais pas forcément ingénieurs système experts.

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Thierry Jacquot