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L’Internet par satellite débarque en masse à l’Ouest

Les syndicats mixtes de Bretagne et des Pays de Loire procèdent au plus grand déploiement en France d’accès IP par le ciel. Ils comptent accroître le périmètre de couverture de leurs régions.

Après plusieurs mois d’essais intensifs sur treize sites mettant en ?”uvre des techniques variées de dissémination de l’accès IP (Wi-Fi,
BLR et
laser optique), le syndicat mixte de Bretagne Mégalis et son alter ego des Pays de Loire ont lancé officiellement, à la veille de Noël 2003, un ambitieux plan
d’équipement des communes situées hors plaques ADSL. C’est le duo Divona/e-Wan (groupe Genedis), en compétition avec SkyBridge, qui a remporté le contrat de 1,84 million d’euros et d’une année renouvelable deux fois.
Ce marché prévoit l’implantation de deux centaines de stations partagées équitablement entre la Bretagne et les Pays de Loire.

Accroître le périmètre de couverture

Ces équipements desserviront par des moyens appropriés, sans fil ou filaires, des établissements publics qui accéderont ainsi à internet et aux services du réseau Mégalis 1 (VPN et intranets administratifs, @RAIN, Renater et le
réseau social santé) qui desservait déjà cent dix sites via vingt-deux points de présence. Ce plan de déploiement, dit Mégalis 2, a pour objectif d’accroître le périmètre de couverture à l’ensemble des deux régions pour
‘ répondre aux attentes des communautés d’intérêt général en zones périphériques et rurales ‘, mais aussi d’accélérer la diffusion des techniques d’information et de communications auprès
‘ du secteur public et marchand et des administrés ‘, indiquent ses promoteurs.L’offre satellite Mégalis comprend une station proposée à la vente ou à la location et des forfaits de connexion en haut débit démarrant à 60 euros par mois. Les abonnés pourront acheter des prestations complémentaires pour
interfacer l’accès IP avec leur réseau local ou s’interconnecter à des sites secondaires.Basé en région parisienne, l’intégrateur e-Wan recrute actuellement un réseau d’installateurs partenaires, capables d’implanter les antennes satellites, mais surtout d’équiper la boucle locale en fonction du
déploiement propre à chaque site. Pour Serge Petroff, PDG de Genedis, ce premier succès ne doit pas masquer la difficulté qui persiste dans l’approche des entreprises en zone rurale et encore plus des particuliers. ‘ Mégalis ne
concerne pour l’instant que le secteur non marchand, la loi n’autorisant toujours pas clairement une entité publique à commercialiser un service de télécommunications au secteur privé ‘
, regrette-t-il.

Où sont les opérateurs alternatifs ?

Serge Petroff pointe aussi l’absence d’opérateurs alternatifs, bien implantés dans les terroirs, et surtout capables de contrer commercialement l’offensive de France Télécom. Le groupe présidé par Thierry Breton
courtise très assidûment les collectivités locales en leur proposant des accords de partenariat. Résultat : on constate des gels de projets basés sur l’accès IP par satellite,
voire des revirements complets, du fait des promesses d’extension ADSL.Autre souci, technique celui-là : persuader l’interlocuteur que l’on ne peut partager un accès satellite avec des équipements grand public. ‘ Le Wi-Fi bon marché ne peut supporter une offre de qualité.
Les donneurs d’ordres ont encore du mal à admettre qu’il faut investir dans des équipements professionnels, donc plus onéreux, pour avoir une qualité de service et une fiabilité dignes de ce nom ‘
, pointe Serge Petroff.

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Philippe Pélaprat