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L’innovation s’appuie sur les relais publics

Historiquement portée sur l’innovation, la région ?” Bretagne en tête ?” résiste à la crise grâce à son réseau d’acteurs publics.

Emergys, Bretagne Innovation, Anvar, France Technopole Entreprise Innovation… La liste des organismes et réseaux de soutien à l’innovation dans l’Ouest relève du plat de spaghettis. Régions, agglomérations, villes, chambres de commerce, universités… Tous les acteurs du secteur public s’en mêlent. Car, après quelques années d’euphorie générale, la crise des financements privés touche la région comme l’ensemble du pays. Heureusement, les créateurs peuvent aujourd’hui se tourner vers les structures publiques, désormais prêtes à activer les réseaux de financement publics et privés pour soutenir les efforts innovateurs les plus variés. Faire valoir la région par ses compétences. Tel est ainsi l’objectif de l’association Western France Wireless, qui regroupe collectivités territoriales, écoles et industriels. “Nous allons au Cebit avec cette bannière pour attirer les projecteurs sur la région”, indique Gérard Baubau, en charge des TIC à la Meito (Mission pour l’électronique, l’informatique et les télécoms dans l’Ouest).

Des créateurs très branchés nouvelles technologies

Il faut dire que la présence historique de France Télécom R&D à Lannion, ainsi qu’à Rennes et à Caen a, depuis de nombreuses années, lancé le processus via l’essaimage. Ses enfants les plus connus ?” Highwave Optical ou Netcentrex ?” se maintiennent malgré une conjoncture mondiale plus que dangereuse dans le secteur des télécoms. Mais, depuis, la création d’entreprises a largement dépassé les frontières de l’opérateur historique.Synthèse de la parole, télévision numérique, réalité virtuelle, mais aussi client léger ou Linux… Le panorama des nouvelles technologies est largement représenté chez les innovateurs de l’Ouest. Issus des écoles et universités de la région ou des laboratoires de recherche des entreprises établies ?” Thomson, Lucent, Mitsubishi, etc. ?”, les ingénieurs ne manquent pas d’idées… mais plutôt d’argent à l’heure actuelle. “En 2001, nous avons enregistré vingt-deux créations d’entreprises innovantes, contre vingt-sept l’année précédente. Ce qui est très élevé par rapport au contexte national. On s’en tire plutôt bien !” Promotrice du réseau de l’innovation de Rennes-Atalante, Corinne Bourdet reconnaît que la tâche fut ardue. Les fonds privés se raréfiant, l’incubateur Emergys a pris le relais en fédérant l’ensemble des technopoles de Bretagne. “Nous avons évité la catastrophe des dotcoms, car nos créateurs sont positionnés sur des services internet à fort contenu technologique et destinés aux professionnels”, poursuit-elle.

” Il faut apporter du neuf aux métiers locaux “

Loin derrière la Bretagne, les Pays de la Loire ont tout de même enregistré quelques créations. Même si, traditionnellement, celles-ci concernent davantage les biotechnologies. “Nous voyons beaucoup de dossiers dans les NTIC, mais peu tiennent la route. Les entreprises qui perdureront sont celles qui apporteront de l’innovation aux métiers de notre environnement, comme la pêche ou la recherche médicale”, considère Yves Thomas, délégué général à la recherche et aux technologies à Atlanpole, la technopole de Nantes. Ces créateurs viennent ainsi répondre à des besoins jusque-là insatisfaits des acteurs locaux.La crise a donc fourni aux réseaux publics l’opportunité de démontrer leur capacité à mobiliser toutes les énergies pour favoriser l’innovation, et donc la création d’emploi.

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Corinne Zerbib