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L’informatique professionnelle vendue aux enchères

eBay ambitionne de servir de canal de distribution pour des matériels de fonds de catalogue. Les grands de l’informatique, espérant y trouver de nouveaux clients, avancent à pas comptés.

Mine de rien, 2001 aura été marquée par la discrète émergence d’un nouveau canal de distribution : eBay. Tout au long de l’année, en effet, le site de vente aux enchères aura vu des grands noms de l’informatique déposer certains de leurs produits sur son site. Mais avant tout pour réaliser des expériences. Aucun fournisseur ne semble prêt à s’aliéner son réseau de distribution pour vendre sur eBay. La liste des participants est malgré tout imposante : IBM, Iomega, Ingram, Palm, Sun, ou encore Xerox notamment.Phénomène de société aux Etats-Unis, eBay peut leur permettre d’approcher de nouveaux clients. “Nous proposons un canal de distribution à bas prix, idéal pour toucher la population des PME, qui échappe souvent aux distributeurs”, avance Jordan Glazier, Senior Director for Computers, Photo and Electronics de la start up. Sun et IBM, présents depuis plus d’un an, attireraient ainsi 70 % de nouveaux clients.

Une station Sun vendue uniquement sur eBay

Il y a deux ans, Sun avait commercialisé ?” uniquement sur eBay ?” une station d’entrée de gamme : la Sun Blade 1000 à 600 MHz. Explication : la majorité des puces Ultra Sparc tournant à 750 ou 900 MHz, le constructeur avait décidé de ne pas mettre à la poubelle ces modèles moins performants, mais de les vendre via ce site. Car l’enchère reste souvent réservée aux fonds de catalogue. Manière d’évaluer ce canal. Prix variant en fonction des enchères, livraison et service à négocier une fois la transaction effectuée…, ce mode de commercialisation recèle encore de nombreuses inconnues.Chez Xerox, le test n’a ainsi été réalisé qu’aux Etats-Unis, sur des imprimantes usagées. A l’inverse, IBM a démarré avec du neuf, pour se mettre ensuite à des produits d’occasion. Puis, le constructeur a étendu ce choix à l’Allemagne et à la Grande-Bretagne. A l’exception de Palm, les fournisseurs ne proposent, pour l’instant, qu’un volume limité de machines pour ce type de vente. Comme on l’explique chez Xerox, “nous ne voulons pas entrer en conflit avec nos revendeurs”. Un vrai mot d’ordre général. Les cicatrices de la bataille de la vente directe ne sont pas encore refermées et l’industrie informatique ne semble pas désireuse d’ouvrir un nouveau front du côté de la vente aux enchères. Celle-ci pourrait devoir donc se contenter des produits dont le réseau ne veut plus ?” invendus, fins de catalogue ou défauts de fabrication.

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Ludovic Nachury