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L’informatique privée de musée

Le musée de l’Informatique ne va pas rouvrir. Ainsi en a décidé le ministère de… l’Écologie !

Situé dans le toit de la Grande Arche de la Défense près de Paris, il était fermé au public depuis avril dernier, suite à une panne importante des ascenseurs qui le desservaient. Il doit désormais déménager avant le 31 octobre : le ministère de l’Écologie, propriétaire des lieux, veut en reprendre possession afin d’y implanter des bureaux et des espaces de réunion, d’après un courrier du ministre Jean-Louis Borloo envoyé au directeur du musée Philippe Nieuwbourg. Et ce, sans proposer de solution de secours. Passons sur l’argument avancé, assez douteux : l’endroit est sans fenêtre et haut de plafond, pas vraiment propice à la création de bureaux. Mon interrogation est plutôt la suivante : la France aurait-elle un problème avec son informatique ? Aux États-Unis, le musée national d’Histoire américaine, localisé à Washington, possède dans ses collections des objets phares de l’évolution de l’ordinateur : des éléments de l’Eniac (considéré comme le premier d’entre tous), un Altair 8800, un Commodore Pet ou encore l’Apple I y sont présentés. Pourquoi ne trouve-t-on pas de collection similaire en France, à la Cité des sciences ou au palais de la Découverte ? Le Micral (un des tout premiers ordinateurs personnels au monde), les ordis Thomson ou Goupil déployés en masse dans les écoles lors du plan Informatique pour tous, les machines Bull, le Minitel… y trouveraient leur place. Espérons que Philippe Nieuwbourg saura trouver un nouvel espace pour son musée, car le sort des appareils électroniques et informatiques n’est pas forcément de finir à la décharge : les plus significatifs ont tout à fait leur place dans un lieu consacré au savoir et au souvenir.

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Christophe Gauthier