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” L’informatique doit se décentraliser au profit des directions opérationnelles “

Remodelant son informatique, la Société Générale a créé des DSI pour ses branches d’activité banque de détail, banque d’investissement et gestion d’actifs.

Qu’est-ce qui a motivé la réorganisation de l’informatique de la Société Générale ? Cette nouvelle organisation, qui a été décidée à la fin de 1998 et mise en place en 2000, s’inscrit dans le cadre plus large de celle de l’ensemble de la Société Générale. Elle se fonde sur deux concepts complémentaires, qui sont ceux de la cohérence et de la subsidiarité. Elle signe la reconnaissance qu’il existe, au sein de la banque, des activités ayant, par nature, une certaine autonomie. Il s’agit de la banque de détail, de la banque d’investissement et de la gestion d’actifs. Mais il n’en demeure pas moins vrai que cette autonomie doit respecter le caractère de globalité issu des fondements initiaux de la Société Générale. Elle ne doit pas interdire de rechercher des synergies entre les différentes activités ou filiales, notamment avec le Crédit du Nord.Comment cette décision de se réorganiser s’est-elle traduite dans les faits pour la banque ? Au niveau des systèmes d’information, cette nouvelle approche de subsidiarité s’est traduite par la répartition des moyens et des ressources au sein des branches d’activité banques de détail et d’investissement et gestion d’actifs, chaque branche étant placée sous la responsabilité de directeurs des systèmes d’information. En plus de ces trois directions, nous en avons une autre entièrement dédiée aux besoins du siège de la banque et celle que je dirige.Quelle autonomie la Société Générale laisse-t-elle réellement aux DSI des branches d’activité ? Les branches jouissent d’une véritable autonomie stratégique en matière de systèmes d’information, et elles décident de leur orientation. Mais il a néanmoins été prévu, dans la nouvelle organisation, que certaines orientations stratégiques puissent, exceptionnellement, être décidées de manière globale. En effet, un certain nombre de projets présentent des caractéristiques communes. Si nous prenons, par exemple, le réseau de transport de fonds Swift, utilisé par l’ensemble de la communauté bancaire, il est dans notre intérêt d’optimiser notre interface avec ce service. Il en va de même pour la sécurité des réseaux. Dans ce domaine clé, nous pouvons avoir une approche plus directive, car il me semble nécessaire qu’un organisme régule l’ensemble, de manière à assurer une cohérence dans l’utilisation des moyens de protection.En quoi consiste précisément le rôle de la direction des systèmes d’information groupe ? Au total, l’informatique de la Société Générale regroupe cinq mille informaticiens et représente un budget global consolidé supérieur à 1 milliard d’euros. En tant que directeur des systèmes d’information groupe – fonction qui n’existait pas jusqu’alors au sein de la Société Générale -, j’assure la coordination des actions. J’ai un rôle de fédérateur, qui consiste notamment à mutualiser ce qui peut l’être à des fins de réduction des coûts et d’optimisation des services.De quels moyens dispose cette direction des systèmes d’information groupe que vous dirigez ? La DSI groupe est composée d’une vingtaine de personnes et dispose d’un budget de quelques millions d’euros. C’est une structure légère, et qui a vocation à le rester. Dans le cadre de cette organisation, nous avons aussi mis en place deux nouvelles structures. Il s’agit, d’une part, d’un comité des directions de systèmes d’information – animé par la DSI groupe -, qui se réunit mensuellement en présence du directeur général et qui suit les dossiers informatiques communs aux différentes DSI ; et, d’autre part, d’un comité exécutif de l’informatique et des systèmes d’information, chargé de prendre les décisions de nature globale pour le groupe.Quels sont les projets développés en priorité au sein des nouvelles entités informatiques ? Ils diffèrent selon les branches d’activité. Pour la banque de détail, par exemple, l’objectif est de mettre en place des projets informatiques, nécessaires au fonctionnement d’une banque réellement multicanal et destinés à mieux intégrer toutes les relations des clients avec la banque. Nous voulons encore mieux conna”tre nos clients en développant des applications qui nous permettront de cerner leurs comportements et leurs attentes. Et ce quels que soient les moyens qu’ils emploieront pour entrer en contact avec la banque. Nous serons donc en mesure de traiter toute demande ou toute action, qu’elle soit formulée par l’intermédiaire du téléphone fixe ou mobile, d’internet, ou de la télévision interactive. Concernant la banque d’investissement, il s’agit avant tout de reconstruire une nouvelle organisation par lignes de métiers au niveau mondial, alors qu’aujourd’hui l’informatique est organisée par pays. La branche gestion d’actifs est également engagée dans une refonte de son système de gestion et dans son internationalisation liée au déploiement de l’activité au niveau mondial. Chaque entité possédera ainsi une informatique très typée, qui lui permettra d’être mieux armée pour entreprendre des projets directement en rapport avec son activité.

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Propos recueillis par Philippe Janiaux