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L’industrie du disque toujours aux trousses des adeptes du P2P

L’Ifpi annonce une vague de poursuites et la RIAA s’attaque aux échanges sur le réseau des universités américaines.

La campagne d’actions en justice contre les échanges de fichiers musicaux sur les réseaux peer-to-peer (P2P) bat son plein. L’Ifpi, syndicat international de l’industrie phonographique, et la RIAA
(Recording industry association of America) continuent plus que jamais de poursuivre les internautes soupçonnés de ne pas respecter les règles en matière de droits d’auteur.L’Ifpi, qui représente près de 1500 producteurs et distributeurs de musique (dont, en France, le Snep, syndicat national des éditeurs phonographiques), annonce ainsi ‘ sa plus grande vague d’actions
judiciaires ‘
. 963 personnes, résidant en Europe et en Asie, sont visées par des plaintes déposées par les adhérents du syndicat international. Quatre contrées européennes font leur entrée dans la liste noire : les
Pays-Bas, la Finlande, l’Irlande et l’Islande. Elles rejoignent ainsi la France, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni. Le Japon, lui, est le premier pays asiatique à entrer en lice.Sont dans le collimateur les habitués des réseaux Kazaa (dont Kazaa Lite et iMesh), eDonkey et eMule, ou encore Bearshare, Limewire, OpenNap, WinMX, Winny, DirectConnect et BitTorrent. Ces poursuites portent à plus de 11 000 le
nombre d’actions intentées à ce jour dans le monde par les adhérents de l’Ifpi. Dans l’Hexagone, des internautes, pris en flagrant délit, ont
déjà été condamnés pour des téléchargements illicites. Et les professionnels français du disque ont
déposé à la fin de l’année dernière une cinquantaine de plaintes.‘ Nous n’avons pas choisi les personnes poursuivies, explique John Kennedy, le patron de l’Ifpi dans un communiqué. Elles se sont désignées elles-mêmes, de par leur volume d’échanges. Cela ne
me fait pas plaisir que certaines d’entre elles aient à payer des dommages substantiels. Mais elles ont ignoré toutes les alertes. ‘
De son côté, la RIAA, qui défend les intérêts d’un
grand nombre maisons de disques américaines, a choisi de s’attaquer aux échanges de fichiers sur le réseau privé à très haut-débit Internet2, qui relie les campus de
25 universités américaines. Des plaintes ont été déposées à l’encontre de 405 étudiants de 18 universités (dont Princeton, Harvard, Massachussets University of Technology, Boston…). La RIAA a toutefois choisi de se limiter,
pour le moment, aux 25 étudiants les plus actifs dans chacun de ces établissements. Elle a également mis en garde par écrit les directeurs de 140 écoles reliées à Internet2.

i2hub, la bête noire de la RIAA

La nouvelle bête noire de la RIAA s’appelle
i2Hub, un système qui permet des échanges d’informations entre étudiants, utilisé par certains pour des échanges illégaux de fichiers musicaux, de vidéos ainsi que de jeux. Selon la RIAA, télécharger un
film sur i2Hub, grâce à la vitesse d’Internet2, prend moins de cinq minutes. Une chanson serait obtenue en vingt secondes à peine. L’organisation estime que sa collaboration avec le milieu universitaire pour la prévention et la promotion des offres
de téléchargement légal ne peut plus suffire.‘ Les étudiants sont attirés par i2Hub parce qu’ils pensent ?” à tort ?” que les échanges illicites de fichiers ne peuvent pas être détectés dans un réseau fermé, explique le
syndicat professionnel dans un communiqué. On ne peut pas laisser ce réseau à très haut-débit devenir une zone de non-droit, où les règles habituelles ne s’appliquent pas (…) Par cette action initiale, nous prévenons les étudiants
et les administrateurs que l’usage illicite de ce réseau particulier a des conséquences. ‘
L’organisme considère que ces actions en justice, couplées aux lettres d’avertissement envoyées aux internautes (12 millions de courriers à ce jour) portent leurs fruits. Il estime, par exemple, que Kazaa a perdu 45 % de ses
utilisateurs et que le téléchargement illicite a baissé de 35 % dans un pays comme l’Allemagne, particulièrement touché. La croissance du téléchargement légal ?” 200 millions de morceaux dans le monde en 2004, soit dix fois plus
qu’en 2003 selon l’Ifpi ?” en serait un autre témoignage.

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Guillaume Deleurence