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L’immotique arrive au stade du développement industriel

On peut désormais superviser un bâtiment intelligent à partir d’un simple navigateur web. Mais réseau de terrain et réseau informatique restent totalement imperméables.

De manière presque invisible, l’immotique s’intègre dans la vie quotidienne de l’entreprise. Ainsi, la quasi-totalité des immeubles de bureaux récents ont une climatisation automatisée et un contrôle d’accès par badge ou carte à puce. Bientôt, une norme européenne imposera aux nouveaux édifices de posséder un système de gestion de l’éclairage afin de réduire la consommation aux heures creuses. Stricto sensu, l’immotique recouvre donc un ensemble de services et d’infrastructures matérielles destinés à améliorer le confort et l’espace de travail des utilisateurs, rapidement et à moindre coût.

Deux réseaux séparés, sans réelle interconnexion

Dans la pratique, un bâtiment intelligent exploite un bus électrique, dit réseau de terrain, pour véhiculer des informations entre contrôles de commandes (capteurs, sondes, etc. ) et périphériques automatisés (volets, stores, interrupteurs, etc. ). “Bien que l’on parle de réseau, il est important de bien différencier réseau voix-données-images et bus de terrain. Le premier, qui est l’épine dorsale du système d’information, transporte des flux importants de données, alors que le second, qui utilise des courants faibles, n’échange que de rares informations entre les contrôles de commandes et les systèmes automatiques. En fait, l’immotique se caractérise avant tout par le service rendu à l’utilisateur. Le bus et la technologie employés restent de simples supports “, commente Dominique Roussel, président de l’ADDI (Association pour le développement de la domotique et de l’immotique) et directeur de la R&D et de la normalisation chez Legrand.
À l’instar de tout marché émergeant, l’offre est foisonnante. Néanmoins, elle se clarifie déjà autour de solutions techniques ouvertes et autorisant le raccordement de composants issus de différents fabricants. D’un côté, les standards européens EIB, BatiBus et HBE, réunis au sein de Konnex, ont entamé une première étape de rapprochement et de simplification du standard, avec une interopérabilité de plus en plus complète. De l’autre, l’américain Echelon tente d’imposer sa solution Lonworks.
Les intégrateurs de produits immotiques pour l’industrie ou le tertiaire sont légion, et le choix est difficile. Néanmoins, on assiste à la naissance d’une catégorie de professionnels affichant une double expertise : à la fois en informatique et dans le bâtiment. Ils fonctionnent comme des bureaux d’études d’intégration de systèmes et garantissent le résultat. “Il s’agit d’un marché complexe, mais, aujourd’hui, le débat s’est déplacé des automaticiens vers les informaticiens. Il est donc indispensable d’avoir la double compétence “, explique Alain Vernadat, directeur général de ProComTec.
Les réseaux informatiques et téléphoniques et le bus de terrain ne sont pas de même nature et ne communiquent pas. S’il existe une passerelle entre les deux mondes, elle se limite à la plate-forme matérielle qui, au travers d’un accès Internet, pilote l’ensemble des contrôles de commandes : “Browse your building “, clament les publicités. Toutefois, cette convergence sur IP est encore loin de la révolution annoncée par Cisco (lire encadré). “La passerelle est uniquement un poste de pilotage. Mais le bus de terrain n’utilisera jamais les protocoles IP “, estime Dominique Roussel.

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La rédaction