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Limiter les dépenses d’exploitation d’un réseau télécoms

La maintenance du réseau télécoms est une problématique spécifique, puisque l’entreprise n’en a plus la maîtrise totale. Il faut, bien sûr, faire jouer la concurrence entre les opérateurs et, dans la mesure du possible, diminuer leur nombre.

Dans le réseau télécoms qui relie les sites distants, rien n’est envisageable sans une parfaite connaissance des dépenses occasionnées et du volume de données à transporter. Il est donc impératif de posséder des outils de collecte de données et des tableaux de bord. On pourra ainsi connaître la consommation téléphonique et les volumes de flux sur les lignes spécialisées. Une réduction importante des coûts peut en outre être obtenue en jouant avec la tarification et en diminuant le nombre de partenaires.
” Auparavant, nous avions beaucoup de systèmes X.25 avec des partenaires externes. Pour minimiser le nombre de nos connexions, nous avons choisi d’utiliser un réseau X.25 privé. Nous avons obtenu une réduction considérable de nos coûts Transpac en remplaçant les multiples petites connexions par un gros tuyau “, explique Christian Villemot, directeur du département des systèmes et réseaux de TPS (Télévision par satellite). Dans cette entreprise, pour que les utilisateurs puissent être joints, une infrastructure de téléphonie sans fil Dect (Digital european cordless telecommunications) a été mise en place, ce qui a permis de diminuer sensiblement les coûts des appels. L’accueil se fait plus facilement et l’accès est globalement plus rapide. L’objectif qui consistait à offrir la meilleure qualité de service a donc été atteint. ” Nous regardons de quelle manière nous pouvons étendre le sans fil à l’informatique. Ce sera probablement pour accueillir l’informatique nomade “, poursuit Christian Villemot. Toujours dans le but de maîtriser les dépenses, la voix a été intégrée aux données dans les transmissions entre le site de Malakoff et celui d’Issy-les-Moulineaux, éliminant ainsi nombre d’appels.

Mettre les opérateurs en concurrence

Comme pour le parc informatique, l’homogénéisation reste encore le maître mot pour les réseaux télécoms. Il vaut toujours mieux choisir un opérateur unique. Ce n’est toutefois pas aisé compte tenu des alliances et des désunions qui caractérisent le marché des télécoms. Il faut en effet éviter de multiplier les points d’entrée. ” On peut faire jouer l’effet de volume et, par conséquent, obtenir des réductions de coûts, surtout en ce qui concerne l’exploitation. Cet aspect est encore plus important lorsqu’on possède des réseaux internationaux ou des filiales à l’étranger. Il est difficile, dans ce cas, de maîtriser l’administration du fait des problèmes de langue, de formation des utilisateurs et d’hétérogénéité des plates-formes , indique Thierry Mulot, responsable réseaux et télécoms chez CAT. Le seul inconvénient du guichet unique est d’être parfois moins rapide. En effet, l’opérateur doit prendre contact avec les opérateurs nationaux, ce qui induit des délais plus importants que s’il les avait contactés directement. Mais on peut perdre aussi beaucoup de temps à rechercher le meilleur opérateur lorsque l’on n’a pas de contacts techniques dans le pays où l’on s’installe “, poursuit-il.
Un moyen efficace pour réduire le budget des communications est de faire jouer la concurrence. Cela ne doit pas se faire au prix d’une baisse de la qualité du service et il est important que le réseau soit permanent.

Le plus gros problème… c’est parfois l’utilisateur

Beaucoup d’économies sont à faire en se montrant réceptif à tout ce qui se passe et en se remettant constamment en question. Une situation valable un mois peut ne plus l’être le mois suivant. A priori, toutes les nouvelles techniques sont intéressantes. Il faut cependant les étudier de près pour savoir précisément ce qu’elles peuvent apporter.
Après les dépenses auprès des opérateurs, il faut se soucier des frais d’exploitation. Chez TPS, une salle réservée à l’exploitation et à la supervision permet de contrôler 24 heures sur 24 l’ensemble des éléments techniques.
” Pour diagnostiquer les pannes, nous nous sommes dotés d’outils destinés à synthétiser l’ensemble des informations. Pour le système informatique et les bases de données, nous avons choisi Patrol, de BMC Software et pour le réseau télécoms, notre choix s’est porté sur NetView, d’IBM. Nous sommes obligés d’internaliser la surveillance des procédures. L’ensemble des domaines techniques a été confié à une seule équipe. Elle a accès, en permanence, aux voyants et aux cadrans de contrôle, et est à même de constater immédiatement les dysfonctionnements “, indique Christian Villemot. Mais, les dégâts et les surcoûts proviennent principalement de l’utilisateur lui-même qui, souvent, n’a pas reçu la formation adéquate. Or, un opérateur correctement formé voit sa productivité augmenter de 20 à 30 %. Il convient de prendre en compte aussi l’économie considérable sur les dépannages.

La sécurité au prix d’une baisse de performance

En effet, les utilisateurs sont très souvent bloqués par des problèmes dont la solution est évidente. Il faut, dans tous les cas, prescrire l’utilisation de coupe-feu, supprimer les lecteurs de disquettes et, bien entendu, utiliser des antivirus. Pour être efficace, ces derniers doivent être mis à jour le plus régulièrement possible.
Toutefois, les applications antivirus génèrent un trafic important et, ainsi, surchargent le réseau. La tranquillité se paie alors par une perte de performances.
Enfin, les utilitaires personnels ?” souvent des sharewares non enregistrés ?” sont une cause importante de problèmes. Ils peuvent rendre les systèmes instables, et compliquer sérieusement le travail de l’assistance technique qui n’en soupçonne pas l’existence.

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Alain Coupel