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L’IGN met en orbite un Google Earth à la française

L’Institut géographique prévoit d’ouvrir un site avec plus de 400 000 photos aériennes d’une résolution très fine. Lancement en juin prochain.

L’IGN part sur les traces de Google Earth. Près d’un an après
le moteur de recherche américain, l’Institut géographique national (IGN) a dévoilé son projet Géoportail, un site calqué sur le modèle de Google Earth mais exclusivement
consacré à la France. Le site permettra de survoler une carte de France composée de 400 000 clichés, datant de moins de cinq ans, et tous d’une résolution de 50 cm (c’est-à-dire qu’un pixel représentera 50 cm au sol).
Un niveau de détail nettement supérieur à Google Earth, puisque l’américain ne propose, selon l’IGN, une telle résolution que sur 20 % du territoire français.Patrick Leboeuf, chef du projet Géoportail, refuse pour autant d’être mis en concurrence avec le géant américain : ‘ Cela faisait quelques années que nous menions une réflexion sur la mise à
disposition de notre base de données, conformément à la demande de l’Etat et aux exigences européennes,
explique-t-il. Mais il est vrai que l’arrivée de Google Earth nous a aiguillonnés en démontrant
l’engouement du grand public pour ce type d’informations. ‘
L’IGN entend toutefois avancer par étape. A partir de juin 2006, les visiteurs pourront accéder à une première version du site, réalisée par les sociétés Teamlog et Digitek, proposant une navigation en 2D sur toute la France. Les
visiteurs choisiront alors de s’envoler pour le Mont-Saint-Michel, les plages de Martinique ou la vallée de Chamonix en quelques clics.Géoportail sera un site, et non un logiciel comme Google Earth, mais les deux outils seront semblables. ‘ L’environnement devrait être proche de la présentation de Google Earth, car il n’y a pas
beaucoup d’autres façons de présenter les choses ‘,
confie le chef du projet. A compter du premier semestre 2007, le portail proprement dit ouvrira ses portes, avec le lancement de la navigation 3D et une foule de
nouvelles fonctionnalités.

500 000 visiteurs attendus la première année

Outre les 400 000 clichés, l’IGN donnera accès à plus de 3 600 cartes ainsi qu’à toute une gamme de données thématiques, qui pourront être affichées en surimpression, des cours d’eau aux reliefs en passant par le
littoral, les informations sur les transports, l’hydrographie, l’inventaire forestier ou le sous-sol.D’autres données photographiques et cartographiques devraient compléter l’offre en fonction des accords conclus avec les partenaires du projet. L’IGN devrait notamment mettre en ligne les quelque
550 000 planches du cadastre. Les associations et collectivités locales auront d’ailleurs la possibilité d’enrichir la base de données en soumettant elles-mêmes diverses informations. Un club d’amoureux des orchidées
pourra, par exemple, soumettre la localisation d’espèces rares.Le modèle économique est en cours de finalisation. La visualisation sera gratuite, alors que la mise à disposition dautres données, ainsi que le téléchargement de cartes plus précises ?” pour les entreprises et les
collectivités locales ?” seront vraisemblablement payantes. L’IGN n’exclut pas, à terme, de proposer lui aussi la vente de liens commerciaux. ‘ Mais il faudrait que les choses soient bien plus séparées
que sur Google ‘,
tempère Patrick Leboeuf.L’IGN espère bien en tout cas connaître le même succès que le célèbre logiciel américain. Les promoteurs du Géoportail tablent sur 500 000 visiteurs uniques pour la première année.

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Didier Forray