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Liens sponsorisés : la guerre des mots-clés

Numéro un mondial des liens sponsorisés, l’américain Overture débarque en France pour y concurrencer son clone européen, Espotting.

Combien seriez-vous prêt à parier sur une société 100 % Internet avec un business modèle uniquement basé sur la publicité en ligne ? Pas grand-chose, probablement. Et pourtant, Christophe Parcot, directeur général d’Overture France, est persuadé d’avoir trouvé l’eldorado Internet grâce aux liens sponsorisés sur les moteurs et annuaires de recherche.Alors que s’ouvre à Paris le bureau d’Overture pour la France, avec une vingtaine de personnes, Christophe Parcot se réjouit de l’efficacité de son modèle.” Grâce à ce business modèle, Overture est une société très profitable avec 70 millions de dollars de résultat net en 2002, soit un taux de rentabilité supérieur à 10 %, se réjouit-il. Overture emploie plus de 550 personnes dans le monde et travaille avec près de 67 000 annonceurs “, ajoute-t-il.En France, la société Espotting était la première start-up à investir dans la ” bourse aux mots-clés “. Le modèle économique est limpide : les annonceurs achètent aux enchères les mots décrivant le mieux leur activité marchande.En échange, Espotting et son nouveau concurrent, Overture, créent des liens ” sponsorisés ” dont ils garantissent le placement en haut de page des principaux annuaires et moteurs de recherche. Les annonceurs paient au contact, c’est-à-dire chaque fois qu’un client clique sur un lien sponsorisé. Les sociétés Espotting et Overture reversent aux annuaires et moteurs de recherche une partie du chiffre d’affaires récolté auprès des annonceurs.

Guerre commerciale pour recruter des partenaires

Pour être efficaces, les sociétés de liens sponsorisés doivent nouer des partenariats avec les sites de recherche les plus populaires auprès des internautes et ce, afin d’y placer leurs liens sponsorisés.Espotting et Overture se livrent donc à une guerre commerciale pour décrocher le maximum de partenariats exclusifs. Les deux sociétés se partagent ainsi différentes parties des sites Tiscali et Lycos. Espotting a également signé des partenariats avec Yahoo!, AltaVista, Nomade et Netscape. Overture a, pour sa part, conclu des accords avec AOL, MSN et Club-Internet.Face à Overture, une société de dimension mondiale affichant une prévision de plus de 635 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2002, Espotting semble peser bien peu. Exclusivement européenne (Grande-Bretagne, Allemagne, Espagne, Italie et France), Espotting devrait enregistrer un chiffre d’affaires de 50 millions de dollars pour l’année 2002.Pourtant, Espotting n’a pas l’air effrayée par l’arrivée sur son marché de l’ogre américain. “Nous avons ouvert nos bureaux en France en janvier dernier et sommes déjà bien installés, explique Jeremy Garamond, directeur marketing d’Espotting. Nous avons déjà plus de 900 clients actifs en France et 92 % d’entre eux renouvellent régulièrement leurs enchères. Tous les indicateurs sont dans le vert. En plus, il y a de la place pour deux à trois acteurs sur ce marché des enchères de mots-clés.”Même son de cloche du côté d’Overture. “Il y a un fort potentiel de croissance sur ce marché des mots-clés, explique Christophe Parcot. D’ailleurs, on observe une augmentation régulière du prix moyen par mot-clé : il était de 24 cents aux Etats-Unis au premier trimestre 2002. Il est passé à 30 cents en moyenne au second trimestre “, ajoute-t-il.Le filon ne devrait donc pas s’épuiser de sitôt : même si les mots-clés à vendre se raréfient, l’augmentation de leur prix garantit celui du chiffre d’affaires ! Voilà donc un juteux business qui peut même s’affranchir dune pénurie de matière première…

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Antonin Billet