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L’Icann en panne

L’organisme chargé de la gestion des adresses Internet n’est plus à même de fonctionner normalement. Son président prône une réforme en profondeur.

“Contrôlez les adresses IP et vous contrôlerez l’économie numérique”, prévient Elisabeth Porteneuve, présidente des groupes de travail sur les domaines internationaux de l’Icann. L’avertissement renvoie à la crise que traverse l’institution, dont la mission depuis 1998 est de première importance : gérer les paramètres techniques du réseau Internet, dont la propagation des numéros IP, l’adressage des domaines génériques à partir de treize serveurs racines (.com,.org,.net,.biz,.info) ainsi que celui des domaines nationaux (ccTLD)… L’organisme est censé gérer ces mécanismes équitablement entre les 242 territoires, répartis parmi 189 États, qui exploitent des domaines. Or, l’Icann n’est plus à même d’assurer sa mission, comme l’affirme l’actuel président Stuart Lynn.

Les internautes sont écartés

Manque de budget, difficultés à représenter les utilisateurs du réseau au conseil d’administration, lenteur des processus de consultation (RFC)… l’Icann prône aujourd’hui un modèle qui exclut l’internaute et fait entrer les gouvernements dans son conseil d’administration. Stuart Lynn recommande l’adoption d’un conseil d’administration ramené de dix-neuf à quinze membres (cinq représentants gouvernementaux, cinq représentants d’entreprises et cinq spécialistes nommés par un comité spécial). Ainsi, les utilisateurs disparaissent au profit des gouvernements. “L’Icann deviendrait un organisme semi-public sous l’influence déjà grande des États-Unis”, poursuit Elisabeth Porteneuve. Le conseil d’administration devra statuer le mois prochain sur les propositions de son président.

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Francisco Villacampa