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Libération.fr prend le cap du payant

Affecté par une forte réduction de ses effectifs et par la crise de la pub en ligne, le site Web de Libération devrait accélérer son passage au payant.

Le site Web de Libération devrait être fortement touché par le projet de plan de restructuration annoncé hier par la direction du quotidien. Afin de réduire ses pertes de 30 millions de francs, le journal prévoit 18 suppressions de postes, dont 11 aux éditions électroniques, la structure dont dépend le site Web.Autrement dit, Liberation.fr verra ses effectifs divisés par deux au cours des prochaines semaines. Les suppressions de postes concernent trois rédacteurs, les éditeurs Web et le service informatique.Pour Gérard Desportes, rédacteur en chef des éditions électroniques, il s’agit désormais de mettre en place une nouvelle formule préservant un contenu de qualité, mais avec des effectifs fortement réduits.” Onze personnes ne peuvent fournir tout un site en contenu. Je travaille donc à une version du payante site. La page d’accueil sera en accès libre avec de l’actualité en continu, mais l’autre partie du site sera payante. Elle correspondra au journal papier, avec une mise en ligne automatique ne nécessitant aucune intervention humaine “, explique Gérard Desportes.

Un changement considéré comme révolutionnaire

Pour le site Web, ce changement serait une véritable révolution. Liberation.fr passerait d’un modèle économique gratuit, basé sur la publicité, à un modèle payant. Avec en corrolaire, un nombre réduit de lecteurs. “Notre audience va en pâtir “, poursuit Gérard Desportes.Un dilemme vécu par la plupart des sites d’information gratuits, tous confrontés à la récession du marché de la publicité. Si certains essaient de mieux qualifier leur audience, afin d’attirer les annonceurs, beaucoup étudient le modèle payant, même si les internautes semblent toujours aussi réticents à débourser pour lire de l’information sur le Web.Un pari pourtant gagné par le Wall Street Journal aux Etats-Unis, qui revendique en septembre de cette année 609 000 abonnés à son service en ligne payant, soit une progression de 20 % en douze mois.En France, parmi les grands quotidiens, seuls Les Echos et Ouest-France ont décidé de jouer la carte du payant. Ils devraient rapidement être imités.

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Valérie Siddahchetty