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L’i-Mode fait son chemin en Europe

La France verra arriver cette technologie en début 2003.

Cet été, l’i-Mode a conquis en Europe plus de 100 000 abonnés : 77 000 en Allemagne, via l’opérateur E-Plus, et 23 000 aux Pays-Bas par le biais de l’opérateur national KPN. Jusqu’à cette année, ce système de transmission de données pour téléphones mobiles sur réseaux propriétaires, lancé par Docomo (filiale de NTT), restait un phénomène japonais. A la fin de l’an dernier, après trois ans d’exploitation, l’opérateur nippon revendiquait 30 millions d’abonnés. Face à un tel succès, Docomo s’est fixé pour objectif de l’exporter, en profitant des participations qu’il détient chez plusieurs opérateurs. En Europe, il a jeté son dévolu sur le néerlandais KPN, dont il possède 15 % de la filiale de téléphonique mobile, elle-même détentrice de l’allemand E-Plus. D’autres exploitants ?” indépendants ?”, considérant l’échec du WAP et le retard pris par l’UMTS, regardent également dans la direction de l’i-Mode. C’est le cas du Français Bouygues Télécom, qui a acquis la licence en avril dernier. Tous voient là un moyen d’augmenter le revenu moyen par abonné (Arpu), actuellement d’environ 35 euros par mois (au Japon, l’i-Mode représente 20 % de l’Arpu, qui se situe autour de 70 euros).

Une facturation à cinq paliers

Bouygues Télécom prévoit d’ouvrir son service au plus tard au printemps 2003, mais des choix techniques sont déjà arrêtés ?” la plate-forme NEC et les terminaux du même constructeur, par exemple. Le type de facturation sera probablement calqué sur le modèle allemand ?” à cinq paliers, contre trois au Japon ?”, mais les tarifs ne sont pas encore arrêtés. Entre 50 et 70 services devraient être disponibles, proposés par des tiers, Bouygues Télécom n’envisageant pas de fournir de contenu lui-même, mais reversant aux fournisseurs un pourcentage sur le coût de la transaction (uniquement pour les services par abonnement). L’i-Mode fonctionnera sur le réseau GPRS (comme en Allemagne et aux Pays-Bas). Dans l’immédiat, l’opérateur n’envisage pas d’offres pour les entreprises. Le grand frère NTT commence d’ailleurs seulement à sy intéresser.

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Jean-Pierre Soulès et Guillaume Deleurence