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L’Europe veut réserver 15 % de ses crédits de R&D aux PME

Bruxelles veut accorder 1,7 milliards d’euros aux PME participant aux projets sectoriels du sixième PCRD, dont 540 milliards dans les technologies de l’information. S’y ajoutent 460 millions d’euros
pour des projets dont elles seront chefs de file.

Les PME se plaignent bien souvent de n’être que des acteurs de second rôle, voire des figurants, dans les projets de recherche européens, et de ne bénéficier, par voie de conséquence, que d’une part insignifiante des
financements du PCRD (Programme-cadre de R&D de la Commission européenne).Avec la 6e édition de ce programme, qui s’étend sur la période 2002-2006, ce sentiment s’est d’autant plus développé parmi les PME qu’ont vu le jour des ‘ projets
intégrés ‘ donnant naissance à des projets de plus grande envergure et de plus longue durée qu’auparavant. Pour dissiper leur crainte de n’être que des faire-valoir des grands groupes auxquels reviendrait la quasi-totalité
des financements de la Commission européenne, Bruxelles vient ainsi de lancer le projet Detect-it, dont l’objectif est d’aider les PME à surmonter les difficultés auxquelles elles sont confrontées pour entreprendre et financer leurs
activités de recherche.

2,2 milliards d’euros pour les PME innovantes

Ce projet vise à identifier les PME qui sont les plus innovantes et à les encourager à tirer le meilleur parti possible du soutien financier prévu au titre du 6e PCRD. Les PME pourront bénéficier d’au moins
2,2 milliards d’euros, représentant 15 % du budget total du 6e PCRD, dans trois domaines particuliers : les technologies de l’information, la qualité et la sûreté des denrées alimentaires, et, enfin,
l’environnement et l’énergie. Environ 540 millions d’euros reviendraient ainsi à des PME impliquées dans des projets du programme IST, la composante du 6e PCRD dédiée aux technologies de l’information.Sur les 2,2 milliards d’euros mobilisés, 1,7 milliards d’euros ira à des PME participant aux projets de recherche traditionnels, selon les thématiques retenues par le 6e PCRD, le montant restant étant affecté à
des projets de recherche ‘ horizontaux ‘ (c’est-à-dire communs à plusieurs secteurs) présentés spécifiquement par des PME. ‘ Les PME sont les piliers de l’économie européenne ; elles
représentent 66 % des emplois du secteur privé et 50 % des nouveaux emplois
, reconnaît la Commission. Il est dès lors vital que les PME européennes aient la possibilité d’accéder facilement aux financements, aux
connaissances et aux partenariats entre entreprises
‘, poursuit-elle.

Se regrouper pour avoir plus de poids face aux grands groupes

La Commission encourage les PME à monter à bord de grands projets tels que les projets intégrés. Elle vient à cet effet de créer un système de ‘ recherche collective ‘ qui leur permet de participer à des
projets stratégiques impliquant des grands groupes industriels, des laboratoires publics et des groupements de PME, par exemple à travers des fédérations ou des syndicats professionnels.Ce nouveau dispositif est encore peu utilisé en France, et un plan d’action, lancé en septembre 2003, vise à mieux le faire connaître (voir encadré). Fin 2003, seulement deux dossiers de recherche collective d’origine
française ?” dans d’autres domaines que l’électronique ?” avaient en effet passé une première sélection sur un total d’une cinquantaine de projets retenus pour l’ensemble des pays participant au
6e PCRD.La recherche collective vient compléter le système de recherche coopérative, plus connu sous le nom de Craft, qui supporte des projets regroupant des PME intervenant à titre individuel et des laboratoires publics, dans des projets de
R&D de taille plus modeste. L’ensemble des deux dispositifs (recherche collective et recherche coopérative), qui doit permettre aux PME de tenir un rôle de premier plan dans les projets de R&D, bénéficie d’un budget de
460 millions deuros dans le cadre du 6e PCRD.

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Jacques Marouani