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L’Europe prépare le ‘ plus grand système biométrique du monde ‘

Dès la fin 2006, la Commission mettra en place un nouveau système informatique de visas. A terme, il collectera les empreintes digitales de 70 millions d’individus.

Frank Paul dirige l’unité Systèmes d’information à grande échelle à la direction générale de la Justice et des Affaires intérieures de la Commission européenne. Déjà chargé d’Eurodac, un système
d’identification par empreintes digitales des demandeurs d’asile mis en place en 2003, il supervise actuellement le déploiement du nouveau Visa Information System (VIS). Une infrastructure décrite comme le plus
grand système informatique biométrique du monde avec, à terme, 70 millions de personnes répertoriées.‘ Le grand public n’est pas conscient des changements révolutionnaires qui vont survenir dans les deux prochaines années ‘, affirme-t-il. Le programme de La Haye en matière
d’immigration donne à Frank Paul le mandat de développer des solutions biométriques pour
lutter contre l’immigration illégale et renforcer la sécurité.Mais au-delà des visas et des permis de résidents, la direction générale a aussi pour mission d’intégrer ‘ sans délai ‘ des identifiants biométriques dans les passeports des citoyens
européens et dans les systèmes d’information.

Un autre système pour repérer les fraudes

C’est en Afrique du Nord que le déploiement du Visa Information System doit commencer dès la fin 2006. A terme, tous les demandeurs de visas pour l’Europe devront être répertoriés dans cette
gigantesque base de données.‘ Pour éviter la fraude à l’immigration [par exemple, les achats de faux passeports, NDLR], le VIS se doublera du Biometric Matching System (BMS) afin de repérer
les personnes qui tentent d’abuser du système ‘,
ajoute Frank Paul. Mais il reste vague sur les utilisations du BMS qui pourraient permettre d’ajouter une identification par empreintes biométriques à des
systèmes d’information existants ou futurs.Les appels d’offres sont lancés, mais le projet BMS a pris du retard. Pour l’instant, Paul Frank se débat avec deux problèmes : équiper 3 500 postes consulaires en machines à délivrer de tels passeports et
 ?”uvrer à leur interopérabilité.

Le marché se tient prêt

‘ Il y a 15 ans, il était rare d’avoir un téléphone portable. D’ici 10 à 15 ans, on assistera à une adoption importante de la biométrie ‘, prédit Roberto Tavano,
vice-président des programmes européens et du secteur public à Unisys, l’intégrateur de services très présent sur ce marché.Unisys tient à se positionner avec l’ouverture d’un centre d’excellence dédié aux dernières technologies de biométrie. Point de rencontre entre politiciens, chercheurs, prestataires de solutions et clients
potentiels, ce centre se situe dans les bureaux d’Unisys à Bruxelles, à deux pas du bunker de l’Otan.Au sein du centre d’excellence dUnisys, on trouve une station pour fabriquer des passeports biométriques, un système vidéo qui identifie les passants et les compare à une base de données de personnes indésirables ou encore un kiosque
qui pourrait servir à remplir des documents de douane avant de prendre l’avion. Empreintes digitales, caractéristiques du visage ou iris sont capturés et utilisés pour l’identification des personnes. La biométrie est en marche.

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Isabelle Boucq, à Bruxelles