L'étiquette intelligente pas si maligne que ça
Le déferlement annoncé d'étiquettes intelligentes n'a pas eu lieu. Mais son apport en amont de la chaîne logistique est incontestable et les gains de productivité déjà mesurables.
__________________Ce n'est pas demain que la RFID (Radio Frequency Identification) remplacera le code-barres. Pourtant, la RFID devait révolutionner l'industrie et la vie quotidienne. Les consommateurs ne devaient plus faire la queue à la caisse, mais se contenter de passer leur chariot de supermarché sous un portique pour voir s'afficher en quelques secondes le montant total de leur achat. C'était aller un peu vite en besogne.' En 2004, nous avons survendu la RFID. La communication s'est faite sur les aspects les plus frappants comme, par exemple, les tags RFID collés sur les produits, alors qu'on en est loin ', reconnaît Philippe Balayn, responsable du marketing Industrie pour HP France. 2004, au lieu d'être l'année de la RFID, a été l'année du désenchantement. Les expérimentations menées en France et aux États-Unis auront au moins permis de mettre à jour tous les obstacles.Premier d'entre eux, la physique. Les ondes radio ne peuvent pas tout traverser. ' Les liquides et les métaux absorbent ou dispersent les ondes ', explique Alain Borel, PDG de Valorfi, société conseil dans la mise en ?"uvre de projets RFID. Pour contourner le problème, on peut faire usage des basses fréquences (en deçà de 125 kHz), mais le taux de transfert devient alors insuffisant et il est impossible de lire un grand nombre de tags en peu de temps. Pour augmenter les taux de transfert, on augmente la fréquence, mais ce sont les distances de lecture qui se réduisent.Autre point de blocage important : le prix du tag RFID. Selon Forrester Research, pour être appliqué aux plus chers des biens de consommation courants (2 % du marché, 20 milliards d'articles tout de même), le prix du tag doit tomber à moins de 1 centime d'euro contre 10 à 20 cents d'euro aujourd'hui. Pour faire baisser les prix, il faut augmenter les volumes de production, donc les commandes. Les deux principaux fabricants de tags RFID, Texas Instruments et Philips, attendent donc les achats en masse de la grande distribution. Or, c'est justement eux qui rencontrent le plus de difficultés techniques, compte tenu de la grande diversité de produits à étiqueter.
Des étiquettes soumises à autorisation
De plus, un l'étiquetage individuel des produits pose des problèmes liés à la sensibilité des consommateurs face au respect des libertés individuelles. Sur ce plan, le chantier vient à peine de commencer. La Cnil a posé les premiers jalons : les étiquettes RFID sur les produits de consommation courantes sont assimilées à des données personnelles et donc soumises à la loi. Soit les étiquettes sont détruites au moment du passage à la caisse, soit le consommateur signe une autorisation au marchand pour que ce dernier puisse y associer des services. Une nouvelle barrière au développement du RFID.Après quelques expérimentations hasardeuses et décevantes, les industriels sont donc revenus à des projets plus modestes. C'est en amont des grandes surfaces, dans la logistique, que la RFID se développe aujourd'hui. ' On étiquette des palettes ou des cartons et, déjà, on peut enregistrer des gains de productivité ', explique Philippe Balayn. Grâce à la RFID, Wal-Mart a découvert des flux de marchandises qui lui échappaient et a ainsi pu optimiser sa logistique. Carrefour et Wal-Mart estiment les économies liées à la mise en place de la RFID dans leurs entrepôts à 3,5 % de leur chiffres d'affaires.Mais qui dit gain de productivité dit bien souvent licenciement. Si les caissières des supermarchés sont encore préservées, une expérimentation RFID menée dans un entrepôt Unilever en Italie a permis tout à la fois de passer de 200 à 350 palettes par jour et de réduire le nombre de manutentionnaires de 3 à 1 personne. Un rapport d'Accenture estime que les réductions sur les charges de travail sont comprises entre 25 % et 65 % selon le poste. Difficile pour les acteurs de la distribution de résister à la tentation.*Nous avons extrait de nos archives quelques annonces tonitruantes, promesses solennelles et autres sujets ayant fait la une de l'actualité ces derniers mois. Les engagements ont-ils été tenus, les résultats prédits obtenus ? Rendez-vous tous les vendredi durant l'été pour un retour sur l'actualité.-
Jorel
Lors de leur visite médicale une puce leur est administrée et elle se greffe d'elle-même de façon aléatoire...
On n'arrête pas le progrès ! -
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Quadonc
Ce qui serait bien à terme, c'est carrément de greffer l'étiquette RFID dans le corps humain.
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Belzebuth_
tu glisses une feuille métallique/de plomb dans ton portefeuille pour diminuer les risques de repérage, tout simplement :)
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Jac_
Il n'y a pas besoin de RFID pour relever ce qui est payé en caisse... Il y a depuis des années le GENCOD symbolisé par un code à barres. Celui-ci identifie le produit acheté (jusqu'au nombre : si c'est par lot de 4 par exemple, le GENCOD n'est pas le même). Alors il est grand temps de s'affoler sur l'idée qu'un hypermaché pourrait revendre ou exploiter nos listes de commissions... Bonjour j'arrive.
Pour ce qui est de l'administration (se prononce comme "nazisme" ou "beuark" ou bien "zizi" selon la pathologie développée), pour ce qui est de l'administration donc, il est instructif de passer un peu de temps devant les guichets. Et alors on decouvre que la demande est extrêmement forte en "traçage" de soi-même. Qui n'a jamais entendu dire (ou ne s'est jamais entendu dire..) "ras le bol de déclarer ma date de naissance partout où je passe. Toute ma vie ce sera la même, elle ne va pas changer de si tôt !".
Il n'y a qu'à voir l'accueil plutôt enthousiaste du dispositif permettant de déclarer son changement d'adresse de façon "presque" unique auprès des administrations.
Alors "l'administration qui espionne tout le monde" m'apparaît plus comme une maladie que comme une menace. La réalité c'est que tout le monde en demande tout en la refusant. Doit bien y avoir un nom à ça.. -
Mathieu_
C'est un fait la société a évolué technologiquement et le chomage ne cesse d'augmenter, ce n'est pas un cliché mais une réalité.
Ce qui est dangereux c'est de prétexter l'évolution inexorable de la société pour licencier plein de salarié ou pour mettre la santé des citoyens en péril.
Avec ton raisonnement on arrivera dans une société avec une précarité et une pauvreté très fortes mais aussi à une détérioration de notre enivronnement. Ah merde, c'est déjà le cas! Tu parles d'une évolution, ça nous permettra juste de gagner du temps en ne faisant pas la queue aux caisses, ça ca révolutionner l'avenir c'est sûr... (en plus on parle même pas du temps qu'on perdra à scanner nous-même les articles) -
Olka_
Et oui, je suis bien d'accord avec toi. Je sais pertinement qu'un jour ou l'autre mon travail "intellectuel" partira un jour dans un autre pays.
C'est pour cela qu'il ne faut pas rester sous ses acquis du moment et que se plaindre quand ça arrive et attendre que quelqu'un te réponde ne sert pas à grand chose. -
Jorel
Vous ne parlez que des emplois supprimés, ce qui sera le cas, mais pas du manque de respect de la vie privée.
En effet, qu'est qui empêche votre supermarché préféré de relever lors du passage en caisse vos habitudes de consommation pour ensuite les revendre à ses partenaires fournisseurs ?
Qu'est-ce qui empêche notre chère administration de mettre dans nos papiers d'identité des étiquettes RFID pour mieux nous tracer même lorsque l'on n'utilise pas notre carte bleue, notre téléphone portable ou notre connexion internet ?
Personnellement c'est ce qui m'irrite le plus dans cette techno. -
lezinc
si vous voulez plus d'infos:
http://www.pleinsfeux.com/search.php?query=&topic=6
ou alors
http://www.bethel-fr.com/afficher_rubrique.php?section=infos&rubrique=Technologie -
Belzebuth_
dont tu penses qu'elle te met à l'abri de toute automatisation, mais tu seras le premier à gueuler le jour oû un programme fera la même chose que toi, et te remplacera :)
Autre chose : qu'on le veuille ou non, chaque personne remplacée par un robot est un chômeur, mais le robot ne cotise pas à la Sécu ni aux Assedic, qui va ensuite se plaindre qu'on lui augmente ses charges pour compenser le manque ?? Celui qui continue à travailler... Crois-tu que les 3-5 euros d'achat économisés chaque mois grace aux étiquettes radios vont compenser la hausse de tes cotisations ?? Moi je te parie que non.
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