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L’Essonne s’impatiente

L’Essonne n’est pas le Limousin, loin s’en faut. Et pourtant, aucun opérateur de BLR ou de lignes dégroupées ne s’y est encore annoncé. Le département et la CCI tirent la sonnette d’alarme et créent le Comité stratégique Essonne hauts débits.

Le nord de l’Essonne, qui confine à l’agglomération parisienne, le dispute au département des Hauts-de-Seine pour le dynamisme économique. Il concentre plusieurs pôles high-tech comme le plateau de Saclay, l’Optics Valley récemment constituée, ou le Génopôle d’Evry. Il totalise 2 400 entreprises. Et pourtant, les accès et les réseaux hauts débits continuent d’y être proposés au compte-gouttes.
Aucun opérateur de boucles locales radio, ni aucun opérateur de lignes DSL dégroupées ne s’y est encore manifesté. Il n’existe dans l’Essonne que deux boucles optiques, l’une de France Télécom et l’autre de Colt, toutes deux circonscrites aux secteurs de Massy-les-Ulis d’ailleurs. Le Génopôle d’Evry dispose, lui aussi, d’une boucle optique d’une dizaine de kilomètres, financée principalement par la région. Mais il s’agit d’un réseau académique, en groupe fermé d’utilisateurs, qui n’est donc raccordé qu’au réseau Rénater. En dehors de ces réalisations ne sont proposés que les services Netissimo de France Télécom et de ses revendeurs. Ils sont disponibles dans une centaine de communes à ce jour, 192 à la fin de l’année, soit 85 % des lignes du département.
Cette pénurie commence à être ressentie comme un handicap. Déjà certaines entreprises, dont Compaq, ont déménagé pour choisir des implantations plus favorables. L’agence locale de développement et la CCI ont donc mis sur pied un Comité stratégique Essonne hauts débits. Celui-ci entend encourager l’implantation des opérateurs alternatifs, favoriser l’accès haut débit des PME et TPE et jouer un rôle de régulation entre l’offre et la demande. Il s’est fixé pour objectif d’atteindre un rythme de 250 lignes dégroupées par mois avant la fin de l’année et une part de 10 % de lignes dégroupées à moyen terme.
Mais comment ce comité pourrait-il accélérer le tempo ? D’abord en stimulant la demande, notamment à travers un portail d’intelligence économique. “Nous pouvons également faire avancer les choses en prenant directement contact avec des opérateurs, qui jusqu’à maintenant n’ont pas beaucoup fait d’efforts pour aller vers les collectivités locales”, explique Thierry Mandon, président de l’Agence Essonne Dévelopement. Autre botte secrète : “Nous publierons les demandes non satisfaites, les investissements réalisés en BLR et dégroupage, les délais de raccordement des uns et des autres…”, ajoute-t-il.
A ce jour, les opérateurs alternatifs les plus intéressés par l’Essonne sont Colt, FirstMark, Broadnet Services et Mangoosta. Colt compte ainsi procéder à une première colocalisation avant l’été. FirstMark devrait couvrir une quinzaine de villes du département avant la fin de l’année. Broadnet, lui, précisera prochainement ses intentions. Mangoosta, enfin, a déjà sélectionné ses espaces de colocalisation, mais ne peut encore les divulguer (www.ed-partners.org) (www.opticsvalley.org) (www.genopole.org).

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La rédaction