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L’essayer, c’est l’adopter

Des centaines de livres toujours dans la poche, des liseuses plus autonomes, une lecture plus confortable, une offre diversifiée… La lecture électronique, c’est parti pour de bon !

Maintes fois annoncée, grande vedette du Salon du livre 2011, la lecture numérique est enfin là, et tout semble être réuni pour que le secteur décolle enfin. Les liseuses sont performantes, légères, frugales, et, sous l’effet de la concurrence, enfin accessibles (on en trouve à partir d’une centaine d’euros).Finies donc les machines encombrantes, illisibles et peu autonomes de la toute fin des années 90 et qui avaient laissé un goût amer aux premiers cyberlecteurs : les fabricants ont enfin compris qu’une liseuse doit être un appareil spécifique et non un PC portable simplifié. De leur côté, les éditeurs et les distributeurs se sont enfin mis d’accord sur un standard commun : à l’exception notable du géant Amazon, tous se sont ralliés au standard ePub, plus malléable et plus souple que l’antique PDF. De plus, il s’adapte à toutes les tailles d’écrans, du smartphone au PC, tout en permettant des mises en page sophistiquées (lettrines, images, notes, polices de caractères…).

Un nouvel essor grâce à l’encre numérique

Deux phénomènes ont permis de redonner un souffle au livre numérique : l’arrivée de l’encre électronique et le boom des tablettes, l’iPad en premier lieu. Mais, bien qu’il soit possible de lire sur une tablette, son écran LCD n’est pas aussi confortable pour une lecture au long cours que l’écran à encre électronique, qui donne l’impression de voir une feuille de papier. Pour autant, tout n’est pas encore gagné pour démocratiser le livre électronique, ou livrel : l’offre de contenus est encore à la traîne. La faute notamment au conservatisme des éditeurs qui proposent des fichiers deux fois plus chers que la version poche papier, et les entrelardent de cadenas numériques (DRM) qui empoisonnent la vie des clients. Une inconscience qui ouvre un boulevard au piratage naissant. Mais il n’est pas interdit de penser qu’ils sauront se reprendre, à l’image de Bragelonne et Le Belial, qui proposent des livrels sans DRM et à des prix raisonnables.L’année 2011 sera aussi l’avènement des livres enrichis : un mot magique qui fait briller les yeux des directeurs marketing des éditeurs. Des livres avec des sons, des images qui bougent et des possibilités poussées d’interactions grâce à la programmation Java Script et à l’adoption prochaine du standard ePub 3. Celui-ci sera au livrel ce que le Web 2.0 a été à l’Internet. Même s’il n’est pas sûr que les romans y gagnent grand-chose, les ouvrages de vie pratique, de tourisme et les livres pour enfants en tireront avantageusement partie. Avec le risque que l’offre vienne à se segmenter, avec la création d’œuvres qui ne marcheront plus que sur un type précis de machines, et que le livre électronique s’éloigne de son objectif premier pour devenir quelque chose entre un site Internet interactif et le bon vieux CD-Rom multimédia. Pas sûr également que les liseuses actuelles soient toutes mises à jour pour intégrer les nouveautés d’ePub 3. Mais en attendant, les possibilités de lire des centaines de romans qu’on transporte dans sa poche, c’est ici et maintenant, alors profitons-en !

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Amine Meslem et Nicolas Robaux