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L’espoir vient des logiciels d’infrastructure

Le catalogue de produits Linux s’est beaucoup enrichi, et il continue d’évoluer. La demande, elle, n’est pas encore au rendez-vous.

La plupart des grandes applications sont disponibles pour au moins une des distributions Linux : l’administration avec Unicenter, de Computer Associates ; les bases de données avec Oracle 9i, d’Oracle ; ou les progiciels de gestion intégrés (PGI) avec R/3, de SAP. Rares sont les éditeurs qui n’ont pas mis un pied sur ce marché. Sans pour autant créer un véritable engouement pour le système d’exploitation à code source libre.Pourtant, malgré ce démarrage assez lent, les fournisseurs ne semblent pas décidés à s’arrêter de développer pour Linux. Surtout que les inquiétudes concernant le modèle économique ont été résolues. Les utilisateurs qui espéraient des applications moins chères, liées à la gratuité du système d’exploitation, en sont pour leurs frais : les versions Linux sont toujours commercialisées au même tarif que leurs homologues Unix ou Windows. Avec à peu près les mêmes fonctionnalités. “Nos applications tournent toutes sur le même runtime. Nous n’avons donc pas besoin de redévelopper R/3 : il nous suffit de mettre au point une version Linux du runtime”, explique Max Biscarrat, Business Developer chez SAP. Idem chez BEA : puisque les logiciels sont tous 100 % Java, le portage sous Linux se résume au développement d’une machine virtuelle Java.

Des éditeurs Linux en voie de mutation

Côté matériel, la principale évolution aura été l’apparition de Linux sur mainframes. Certifiées par IBM sur ses zSeries, les distributions de Suse et de Red Hat peuvent dorénavant participer aux chantiers de consolidation de serveurs. “Je ne connais pas de grande entreprise n’utilisant qu’un seul système d’exploitation. Ajouter Linux à notre offre zSeries amène la portabilité Unix aux mainframes”, affirme Marc Joly, responsable Linux chez IBM France.Cette professionnalisation de Linux aura fait au moins une victime : l’éditeur de produits Linux en code source libre. Certains commencent en effet à ajouter des logiciels propriétaires à leur catalogue. Turbolinux a ainsi sorti Powercockpit, un outil de déploiement rapide, tandis que Caldera commercialise un logiciel d’administration du nom de Volution et qu’il sortira, d’ici à la fin de l’année, un concurrent d’Exchange ?” le tout propriétaire.Chez Red Hat, on continue de vouloir mettre tous les développements en code source libre. Pour la simple et bonne raison que la société ne se définit plus comme un éditeur, mais comme un prestataire de services. “Faire une distribution est peu rentable. 80 % de nos revenus proviennent de services spécialisés sur nos produits”, explique Franz Meyer, directeur Europe du Sud de Red Hat.Réaménagé, le marché Linux n’a pas pour autant explosé. En position de force pour les logiciels d’infrastructure ?” serveurs web, pare-feu, serveurs d’impression, etc. ?”, le système d’exploitation à code source libre bute sur les applications. “Le marché de R/3 pour Linux est faible pour l’instant. C’est pour cela que nous n’avons certifié que la distribution de Red Hat. Le faire pour les autres aurait été trop coûteux par rapport aux bénéfices escomptés”, poursuit Max Biscarrat. Un sentiment partagé par d’autres éditeurs, comme BEA ou Siebel, qui ne dispose pas, pour l’instant, de version Linux de ses produits.

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Ludovic Nachury