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Les webradios veulent faire entendre leur voix

Une quinzaine de radios françaises sur Internet créent une structure commune, pour mieux négocier avec les sociétés de perception de droits.

Les radios françaises du Web ?” celles qui n’émettent que sur la Toile et non sur les ondes hertziennes ?” ont décidé d’unir leurs forces. Quinze d’entre elles, dont Paris One, Fréquence 3 (une des plus anciennes),
Rock One, la Radio de la Mer ou encore la Grosse Radio, viennent ainsi de fonder l’Association nationale des webradios, baptisée également France webradios.Le but est d’assurer une visibilité à ces radios d’un genre spécial, associatives, dotées de budgets très modestes et qui diffusent des programmes alternatifs, qu’on ne trouve pas sur les grandes stations. ‘ Dans
le monde des webradios, on se connaît tous plus ou moins. L’idée est venue en décembre dernier de se regrouper, car un article de la loi sur le droit d’auteur
[la loi DADVSI en discussion au Parlement, NDLR] nous inquiétait, en
matière de DRM. Aujourd’hui, le doute nous concernant est levé (*), mais nous avons pensé qu’il était utile d’avoir quand même cette structure ‘,
explique Sébastien Petit, président de l’association et de la radio Paris One,
qui diffuse de la musique électronique.

Une structure pour négocier

Les webradios veulent aujourd’hui exister aux yeux des pouvoirs publics qui ne leur versent pas de subventions, et surtout aux yeux des organismes qui perçoivent les droits des auteurs, de producteurs, d’artistes, etc.
‘ Les webradios sont un média émergeant qui n’est pas pris en considération. ‘Selon Sébastien Petit, au sein de ces organismes de gestion de droits, ou il n’existe pas de système de redevance, ou, quand il y en a, les modalités à suivre pour s’acquitter des redevances ne sont pas claires, ou mal communiquées
(c’est le cas de la SPPF par exemple).
Les webradios ne goûtent pas cette situation. ‘ Avec cette association, nous voulons leur montrer que nous sommes prêts à discuter, négocier, à nous mettre en
conformité. ‘
L’association cite
le ‘ Contrat d’autorisation de flux
continu ‘
de la Sacem (qui inclut aussi les organismes SDRM, SACD, SCAM, ADAGP), comme le régime le plus clair proposé aux radios sur Internet. ‘ Au sein de l’association, c’est le seul contrat qui ait été
signé par nos membres. ‘
Une centaine de webradios se seraient au total déclarées auprès de la Sacem.L’Association des webradios espère faire grimper rapidement le nombre de quinze membres. Et n’exclut pas d’accueillir, pourquoi pas, des stations célèbres, comme NRJ, qui a créé plusieurs radios spécifiques sur la Toile. L’association
va également lancer une enquête auprès des différentes radios en ligne françaises, afin de réaliser une photographie (budgets, audience, etc.) de ce secteur particulier du monde des médias.


(*) Les webradios craignaient un temps de devoir obligatoirement séquiper en serveurs DRM.

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Guillaume Deleurence