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Les voitures autonomes de Waymo prêtes pour la route ?

Des journalistes américains ont pu tester les derniers modèles de minivans, vraiment sans conducteur, de la filiale d’Alphabet. L’expérimentation semble très avancée, avec un soin tout particulier apporté aux interactions entre le passager et la machine. 

Une fois n’est pas coutume, Waymo a décidé de communiquer sur sa voiture autonome. La filiale d’Alphabet a convié pour cela une douzaine de reporters américains à monter dans ses prototypes de minivans hybrides Chrysler Pacifique, sur une base militaire aérienne désaffectée qui lui sert de terrain d’essai. But de l’opération : convaincre l’assistance que sa technologie est quasiment prête. « Nous touchons au but », a affirmé le CEO de Waymo John Krafcik, comme le rapporte Business Insider.

Plus qu’une étape avant la commercialisation

Le niveau 4 de l’autonomie est atteint, ce qui signifie qu’une voiture peut conduire sans aucune intervention du conducteur, à condition de rester circonscrite dans une zone restreinte ou d’être soumise à des conditions particulières. Mais pour être commercialisée, la voiture de Waymo doit s’élever encore au niveau 5. Elle pourra alors se rendre partout où circulent déjà les véhicules conduits manuellement. Reste donc à tester, encore et encore, le système par tous les temps, sur tous les types de route et à lui faire subir un maximum de situations et d’obstacles imprévus.

La technologie de Waymo a atteint le niveau 4 de l'autonomie.
Waymo – Bientôt des voitures Waymo sur les routes anglaises ?

Si la société refuse de parler d’une date de lancement, elle a multiplié les partenariats depuis un an avec des constructeurs comme Fiat-Chrysler ou des services comme Lyft et Avis. Elle mène également de front un vaste panel d’applications, envisageant aussi bien de proposer son système à des transporteurs qu’aux collectivités ou au grand public. L’idée étant de livrer des marchandises par camion, faire du covoiturage, du libre-service pour relier les transports en commun au domicile des utilisateurs, ou encore simplement  d’intégrer son système dans des véhicules personnels. Mais la société reste floue sur ses priorités.

Personne n’occupe les sièges avant du véhicule

On en sait davantage, en revanche, sur l’expérience passager que l’on peut vivre actuellement à bord d’une Waymo. « Avec le niveau 4, vous pouvez imaginer une voiture complètement vide arriver jusqu’à vous, vous ouvrir la porte pour que vous puissiez sauter sur le siège arrière, et vous emmener où vous voulez, détendu et heureux et peut-être avec une connexion Wi-Fi  », a décrit John Krafcik au site The Verge.

Première surprise à bord, personne n’occupe les sièges avant du véhicule, alors que les démonstrations de systèmes autonomes se font d’ordinaire avec un passager prêt à intervenir derrière le volant et un ingénieur à ses côtés. C’est dire la confiance de Waymo en sa technologie.

Les quatre boutons à portée de main des passagers dans la voiture autonome de Waymo.
Waymo – Les quatre boutons à portée de main des passagers dans la voiture autonome de Waymo.

Vous prenez donc place à l’arrière du véhicule. Deux écrans sont fixés au dos des sièges avant. Quatre boutons se trouvent à portée de main en haut de l’habitacle. Le premier à droite, bleu, démarre la conduite. Le second, noir, permet de s’arrêter. Viennent ensuite un autre bouton de verrouillage des portes et un dernier d’appel d’urgence. L’ensemble a été soigneusement pensé.

L'écran à bord des véhicules Waymo.
Waymo – L’écran à bord des véhicules Waymo.

Mettre les passagers en confiance

« Il faut savoir quoi montrer et comment le montrer », a commenté à The Verge Ryan Powell, responsable de l’équipe qui travaille sur l’expérience utilisateur. L’idée étant bien entendu de sélectionner les informations et de les synthétiser pour ne pas effrayer le passager avec trop de détails. Le défi consiste donc à recréer avec la machine, l’expérience de confiance mutuelle qui existe déjà entre un conducteur et son passager. Et cette dernière repose essentiellement sur une communication non verbale.

Ainsi, au lieu de présenter la vue très réaliste et possiblement anxiogène d’une caméra embarquée, les écrans montrent la voiture dans un environnement virtualisé, simplifié et agréable à regarder où les autres automobiles et les cyclistes croisés sont figurés par des rectangles bleus. Les transports de secours sont surlignés en rouge, tandis que les piétons apparaissent via un halo blanc fantomatique. Des messages s’affichent sporadiquement pour indiquer l’heure d’arrivée, le nom de l’avenue ou encore signaler un chantier sur le passage. Les vues affichées sur l’écran simulent également la façon dont un conducteur regarde autour de lui lorsqu’il croise une intersection ou qu’il se mêle à la circulation. Tout semble sous contrôle.

Waymo est aussi très attentif aux retours de ses early riders à Phoenix depuis l’ouverture du programme au grand public il y a huit mois. Techcrunch rapporte, par exemple, que les passagers donnent peu de détails sur le lieu de leur prise en charge ou qu’ils avancent à la rencontre du véhicule quand il le voit approcher ce qui complique considérablement sa tâche. Waymo teste donc des moyens de reconnaître la personne pour que la voiture puisse s’arrêter et la faire monter à bord avant d’arriver.

Soigner les interactions entre le passager et la machine, c’est le nouveau cheval de bataille de Waymo pour imposer sa voiture autonome auprès du grand public.

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Amélie Charnay