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Les valeurs TMT broient toujours du noir

Des résultats décevants font oublier l’éclaircie boursière de la semaine passée. Pour les fabricants de processeurs ou de PC, les perspectives s’assombrissent.

Résultats du premier trimestre obligent, les valeurs technologiques ont, cette semaine encore, joué avec les nerfs des investisseurs et les marchés financiers. Les quelques bons chiffres publiés la semaine du 16 au 20 avril par Intel, IBM ou Apple, ou l’optimisme mesuré des dirigeants de ces sociétés, n’ont pas rassuré. Il suffisait, pour s’en convaincre, de relever les nombreuses prises de bénéfices qui, dès lundi 23, ponctuaient les séances boursières.

L’investissement en berne

En dévoilant un bénéfice par action d’un cent supérieur au consensus des analystes, le premier fabricant mondial de microprocesseurs affirmait avoir constaté une stabilisation de ses ventes. Intel tablait, par ailleurs, sur un redémarrage de l’activité dès le second semestre 2001. Or, ce dernier point laisse les analystes dubitatifs : “Même si les fondamentaux du marché de l’électronique semblent s’améliorer lentement, la reprise ne devrait pas se faire sentir avant plusieurs trimestres“, estime Michael O’Brien, analyste du courtier américain Wit Sound View. Pour sa part, Gerald Fleming, de Tucker Anthony, note que sur les 7,5 milliards de dollars (8,3 milliards d’euros) d’investissements en capital prévus cette année, le groupe en a déjà dépensé 36 % depuis le mois de janvier. Au second trimestre, selon cet analyste, 32 % de ce budget sera à nouveau injecté dans le domaine de la distribution, ce qui laisse augurer d’une chute des investissements au deuxième semestre. Le même scénario s’est reproduit pour Motorola et Texas Instruments. “Au total, les trois plus importants fabricants américains de composants réduiront probablement de 50 à 80 % leurs investissements au second semestre“, considère Gerald Fleming.Les fabricants de semi-conducteurs doivent composer avec un marché micro-informatique américain saturé. Compaq, qui vient de se faire ravir par Dell sa place de numéro 1 mondial du PC, et qui a dû se résoudre à 2000 licenciements supplémentaires, soit 7 000 au total, a annoncé un bénéfice en baisse de 32 % à 200 millions de dollars. Motif ? Ralentissement des ventes et guerre des prix. À cet égard, la performance affichée par IBM au premier trimestre doit sans doute davantage à son pôle services, qui pesait l’an dernier 37,5 % du chiffre d’affaires total du groupe, qu’aux ventes d’équipements. Les cabinets d’analyses restent pessimistes quant aux pers-pectives offertes par l’Europe ou les États-Unis dans les mois à venir. Outre-Atlantique, le marché américain du PC a régressé de 3,5 % au premier trimestre ?” une première dans l’histoire de l’industrie américaine !

Gateway menacé

Apple, qui a surpris Wall Street en annonçant au second trimestre un résultat de 11 cents par action quand la communauté financière attendait un cent, a aussi réduit ses prévisions pour le reste de son année fiscale.Seul le marché professionnel européen, estime Dataquest, ainsi que les ventes de serveurs et portables devraient permettre de tirer la croissance cette année. L’existence même d’un constructeur comme Gateway, dont le chiffre d’affaires repose à 70 % sur ses livraisons de micro-ordinateurs, est remise en question. Au premier trimestre, le groupe a essuyé pour la deuxième fois consécutive une perte de 503 millions de dollars, le contraignant à fermer une partie de ses sites de vente, licencier 10 % de ses effectifs et lancer un vaste programme de réduction des coûts. Gateway, qui espère un retour à l’équilibre pour le premier semestre, tente aujourd’hui de diversifier son activité en y ajoutant un catalogue déquipements de stockage pour réseaux. Seul inconvénient, le groupe pénètre sur ce marché alors que des pointures comme EMC, Compaq ou Dell y sévissent depuis un moment déjà.

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Gilles Musi