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Les traditionnelles à l’assaut de la Net économie

A coup d’alliances ou de rachats, les SSII créent des pôles e-business. Ces structures de taille modérée tentent de rivaliser avec les agences Web. Leurs deux principaux atouts : des compétences techniques et une envergure internationale.

Pas de doute. Les grandes sociétés de services traditionnelles cherchent à pren- dre sérieusement le virage de la nouvelle économie. Pour ce faire, elles ont créé des entités spécialisées, qui représentent parfois 10 % de leur activité, selon François Dufaux, président du Syntec Informatique. Pour aborder ce marché en ébullition, elles ont souvent ajouté à leurs compétences de base – essentiellement métier et technique – d’autres spécialités, comme la communication, le marketing, le graphisme ou encore l’ergonomie. Et ce à coups d’alliances, de partenariats, voire de rachats. “Il faut marier les compétences marché et technique, et même y ajouter celles en marketing et en branding”, recommande Laurent Sibille, directeur de l’entité e-business chez Cap Gemini.
C’est ainsi que, aujourd’hui, des consultants sont regroupés avec des spécialistes techniques chez Cap Gemini, l’entreprise ayant rapproché Gemini Consulting, puis Ernst & Young Consulting, de son service chargé de l’intégration dans son entité e-business. IBM Global Services s’est, pour sa part, donné les moyens, au niveau interne, de prendre en charge l’intégralité d’une mission Internet.De son côté, Steria s’est associée à la société française de communication Harrison and Wolf pour créer la filiale spécialisée Net and B. EDS, qui a récemment créé EDS CoNext, filiale destinée à prendre en charge à cette activité, a aussi racheté la société de consulting spécialisée dans la gestion des canaux de relation pour les secteurs banque et finance Captimark. “Nous apportons un savoir-faire métier pour mieux gérer la mise en place d’Internet”, explique Gilles Moutet, responsable Channel Management System chez EDS.Il est assez courant aussi d’impliquer d’autres intervenants – notamment des constructeurs – pour les aspects techniques, tels que l’architecture, la mise en ?”uvre et l’exploitation. “Nous nous focalisons sur l’infrastructure technique pendant tout le cycle de vie du système, en complémentarité avec des cabinets de conseil et des intégrateurs”, indique Jean-Pierre Robin, dot-com manager chez Sun. “Nous travaillons avec les grands intégrateurs du marché, sur la traduction technologique du processus métier, toujours en parfaite intelligence avec l’aspect fonctionnel” ajoute François Dechery, directeur de Sun Professional Services.

Embauches et réorganisations en chaîne

Pour répondre aux nouvelles attentes et gérer les projets de commerce électronique, la plupart de ces grandes sociétés ont modifié leur principe de fonctionnement et relancé les investissements. Et, in fine, elles travaillent un peu à la manière des agences Web. Cap Gemini s’est ainsi réorganisée depuis le début de l’année en divisions e-business totalisant un effectif de mille deux cents personnes dans le monde.Avec son offre E. Solutions, EDS s’affirme comme“le seul prestataire capable de proposer des solutions de bout en bout, depuis l’analyse stratégique jusqu’à la gestion externalisée des processus métier de ses clients “. IBM Global Services a constitué une équipe très jeune – vingt-sept ans en moyenne -, d’environ cent cinquante personnes en France, au rythme d’une quinzaine d’embauches par mois. “Cette équipe réunit les trois grands axes d’une agence Web : le conseil en stratégie, la communication et la technologie”, commente Bernard Naudin, directeur commerce services pour IBM Global Service.Avec plus de huit cents collaborateurs experts, Sopra a constitué un pôle de compétences e-technologies, qui assure la capitalisation du savoir-faire et sa diffusion dans l’ensemble du groupe. Chez Steria, une centaine de personnes sont affectées aux projets e-business. S’y ajoutent une dizaine de consultants en communication issus de chez Harrison and Wolf. Objectif : répondre aux besoins de clients très attentifs aux délais de réalisation et voulant des solutions aux mises en ?”uvre rapides et aux résultats vite mesurables.

“Nous nous fixons des objectifs à court terme, que nous sommes capables de valider”, ajoute Laurent Sibille. “L’entreprise se donne trois semaines à un mois pour mettre au point la stratégie, et elle veut avoir un résultat visible en trois à six mois à partir du démarrage du projet”, constate de son côté Bernard Naudin. Bref, tous les moyens sont bons pour attraper ce nouveau filon qu’est la Net économie. Témoins des sociétés comme Sopra, qui mettent au point une démarche spécifique, “i-Media”, adaptée aux contraintes d’un projet e-business en termes de délais, d’accompagnement marketing et de gestion du changement.

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Claire Rémy