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Les télés jouent les produits dérivés

Pour gagner en indépendance vis-à-vis du marché publicitaire, TF1 et M6 multiplient les activités annexes : édition de cassettes vidéo ou de DVD et déclinaison des jeux sur internet.

Plus que jamais, les chaînes de télévision poussent les feux de la diversification pour réduire leur dépendance vis-à-vis du marché publicitaire. En première ligne, TF1 et M6 qui, contrairement à leurs rivales du service public, ne peuvent s’appuyer sur les recettes de la redevance.Au fil des ans, la commercialisation de DVD (260 000 ventes en 2001 pour M6), de disques (11 millions de ventes chez M6 Interaction), de CD-Rom encartés avec des magazines produits en interne, de jeux traditionnels ou de jeux en ligne payants a complété l’édition de cassettes vidéo.Si bien qu’à ce jour, 35% des recettes de M6 proviennent d’activités de “diversification”, en hausse de 43,3 % en 2001. Sur le même exercice, l’activité “diversification-divers” de TF1 représente presque 36 % du produit d’exploitation totale (2,3 milliards d’euros en 2001).

DVD et CD-Rom en kiosque

Les deux chaînes ont amené le CD-Rom dans les kiosques à des prix défiant toute concurrence. Il s’agit souvent de jeux anciens réédités et encartés dans des magazines. Le tout vendu une dizaine d’euros. M6 annonce aujourd’hui 63 % de part de marché sur la vente en kiosque de DVD, et 40 % sur le CD-Rom. Depuis un an, la diversification se porte sur les déclinaisons de jeux télé à succès.Outre-Atlantique, l’exploitation de jeux télévisés sur internet montre une exceptionnelle vitalité. Tous les mois, Jeopardy et Wheel of Fortune enregistrent 3,5 millions de parties jouées sur Thestation.com. Pour le moment tout est gratuit, “et a priori le restera, car nous sommes dans une logique de recrutement pour des jeux payants plus audacieux”, explique Scott MacDaniel, vice-président marketing de Sony Online. Le constructeur nippon cherche à vendre de vrais jeux en ligne (Ever Quest, Star Wars..) et non à rentabiliser les licences.Certains s’interrogeront sur la (quasi) philanthropie du Japonais, d’autres transformeront l’essai. Ainsi TF1 : “Au départ, nous avons cherché à décliner les jeux de l’antenne sur des supports téléphoniques de type Audiotel et Minitel. Nous portons à présent ce succès sur internet”, déclare Laurent David, responsable des jeux et des services internet pour TF1 Entreprise.L’aventure de l’internet payant par le jeu a réellement commencé en avril 2001 pour la “Une” : un quiz autour de l’automobile avec à la clé deux Ferrari à gagner. Sur la ligne d’arrivée, trois gagnants : deux anonymes et TF1, qui a compté en trois mois d’exploitation, 6 000 heures de connexions internet à 0,34 euro par minute, “soit la moitié du temps comptabilisé sur Minitel, le téléphone (Audiotel) étant supérieur au trafic Minitel”, poursuit Laurent David. La déclinaison systématique des jeux passés à l’antenne en jeux payants online s’est imposée. Pour le moment, l’offre payante se cantonne à Attention à la marche, Star Academy ou Allo Quizz.

SMS et Coupe du monde

Qui veut gagner des millions ? reste gratuit, provisoirement. Fin mars, une déclinaison payante à 0,56 euro la partie déboulera sur TF1.fr, Wanadoo.fr et Voila.fr. Mais la prochaine échéance pour TF1 reste la Coupe du monde de football. Au menu, des quiz, simples pour “coller à la cible ultra grand public de la chaîne”. Le téléphone et les SMS surtaxés pourraient être au c?”ur du dispositif.Le jeu vidéo est aussi partie intégrante de la stratégie de diversification des chaînes. Et pour cause. La version de Qui veut gagner des millions ? sur Playstation a rapporté à son éditeur Eidos près de 32,5 millions d’euros sur le marché européen en 2001. Du coup, TF1 a créé en juillet 2001 un département TF1 Games, “dont la vocation nest pas de produire des jeux vidéo classiques mais plutôt des jeux dits de société”, explique Arnaud Maysselle, le directeur général. “Le renouveau des jeux de société peut se faire grâce aux licences des jeux télévisés”, soutient-il.Et les chiffres lui donnent raison. La filiale de TF1 produit les jeux de société Qui veut gagner des millions ? (vendus 45 euros). En 2001, elle en a écoulé 250 000. Depuis son lancement à Noël, 60 000 unités du jeu Star Academy ont trouvé preneur.Et le jeu vidéo traditionnel ? “Nous développons des accords avec des éditeurs comme Titus Interactive [ndlr : TF1 détient 5 % du capital] pour produire des jeux comme “Tir et But” sur Game Boy Advance”, qui sortira au printemps, juste avant la Coupe du monde. Il sera distribué par Virgin Interactive, filiale à 100 % de Titus.

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Amaury Mestre de Laroque