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Les téléphones portables usagés ne partent plus à la poubelle

Les initiatives de récupération des vieux modèles se multiplient, souvent à but caritatif. SFR et Bouygues proposent déjà la reprise.

Le projet est parti en fumée. Mais l’idée, elle, ne cesse de progresser. Ce vendredi soir 9 septembre, pour assister à un concert de rap au Docks des Suds, à Marseille, il aurait suffi de donner deux téléphones portables usagés,
destinés à être recyclés. Sauf que la salle en question a brûlé dans la nuit de mardi à mercredi. Une occasion perdue pour sensibiliser le public à la collecte des portables usagés, activité qui a le vent en poupe en France.Avec, à Marseille comme ailleurs, un nom revenant régulièrement : Fonebak. Depuis sept ans, cette société britannique se consacre exclusivement à la récupération et au recyclage des portables. Elle a entretemps ouvert plusieurs
filiales européennes. Dont une en France en 2002. L’Union européenne pousse en effet fortement au recyclage des déchets électroniques, portables compris, en particulier via une directive
qui commence tout juste à s’appliquer.‘ Nous procédons aux récoltes de deux manières, explique Jean-Lionel Laccourreye, directeur France de Fonebak. Soit auprès de sociétés ou d’administrations disposant de stocks de portables non
utilisés. Soit auprès du grand public, grâce à des partenaires comme les opérateurs de téléphonie mobile ou les distributeurs. ‘
Ainsi, il est aujourd’hui possible de laisser son portable dans une boutique SFR.Fonebak se charge alors, au choix, de les réutiliser ou de les détruire. Dans ce dernier cas, elle élimine les déchets toxiques et extrait les métaux et les plastiques. Si le portable est réutilisable, il sera vendu dans des pays
émergents. ‘ En général, le bénéficiaire est une association, poursuit Jean-Lionel Laccourreye. Par exemple, l’argent retiré des téléphones laissés chez Carrefour est destiné à la
Croix-Rouge. ‘
De même, l’opération au Docks des Suds devait permettre de lever des fonds pour une association travaillant sur la myopathie de Duchenne.Les volumes restent toutefois faibles. En un an, Fonebak a récupéré 2 millions de terminaux en Europe alors que, à l’occasion du deuxième trimestre 2005, 37,4 millions de modèles ont été commercialisés. Des chiffres qui
devraient augmenter, puisque les initiatives autour du recyclage se multiplient.Ainsi, depuis le mois de mai, il est possible de laisser son portable dans des conteneurs situés dans les 460 boutiques de Bouygues Télécom. En échange, chaque personne recevra un kit de plantation, petite contribution
environnementale de l’opérateur. Et s’il ne fait pas partie de ses clients, ce particulier recevra aussi une réduction sur un éventuel achat chez Bouygues Télécom. Orange, pour sa part, a organisé une opération test de collecte à Lille et à Toulouse
en 2003.D’autres font même du recyclage du portable une bonne affaire pour l’utilisateur, à l’instar de Boulanger ou de Telephone Store. Chez ce distributeur, ramener son ancien téléphone permet dobtenir une remise allant de 15 à
50 euros.

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Ludovic Nachury