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Les systèmes à base de connaissance: ne parlez plus d’intelligence artificielle !

Formalisation des savoirs et productivité organisationnelle sont, à travers les systèmes à base de connaissance, deux retombées industrielles des recherches menées en intelligence artificielle (IA) depuis trente ans.

Les premiers travaux de recherche en intelligence artificielle (IA) datent de la fin des années cinquante. Vingt ans plus tard, leurs premières applications apparaissent dans les entreprises. A l’époque, l’IA consistait surtout à utiliser la puissance de calcul des ordinateurs pour raisonner sur des mots et des propositions. Puis on a donné le nom de système expert (SE) à des programmes informatiques écrits par un ou plusieurs experts sous forme de règles et de lois de fonctionnement. Intégrant ces deux démarches, il a été ensuite question de systèmes à base de connaissance (SBC). Ces systèmes intelligents utilisent la puissance des ordinateurs dans les démarches d’essais erreurs propres à la conception des systèmes complexes (fusées, avions, grands ordinateurs, progiciels,…)

Un outil de conception des systèmes complexes

“Nous proposons des solutions technico-organisationnelles qui prennent en compte le caractère collectif du processus de conception”, explique Françoise Destienne, directrice de recherche à l’Inria et responsable scientifique du projet de recherche Eiffel. L’enjeu ? Modéliser les méthodes de conception individuelles et collectives. “Il existe deux phases différentes, poursuit-elle. La conception distribuée, où chacun remplit sa tâche. La conception collaborative, qui associe des acteurs de plusieurs métiers.” Mais dans ce dernier cas, se pose la question de la capture de leurs connaissances : comment faire en sorte qu’elle soit le plus transparente possible ? Des recherches sont menées actuellement pour définir un moteur à base de cas, adapté à cette problématique. Des travaux qui intéressent déjà des entreprises : Renault développe un portail d’information sur la veille technologique et l’innovation, EADS met en place des solutions technico-organisationnelles de conception, et Dassault Systèmes ajoute des fonctionnalités de capture des connaissances à Catia.Ces applications préfigurent l’émergence de la notion de productivité organisationnelle. Ses premiers outils, apparus au milieu des années quatre-vingt-dix, associent modélisation du comportement humain et travail de groupe. De Gingo (Trivium), qui dessine la cartographie des organisations, aux composants d’optimisation d’Ilog, ces logiciels plongent au c?”ur de l’analyse cogniticienne. Ils posent la problématique de la mesure de l’action et de la définition des logiques de découverte. Il s’agit d’un champ d’investigation des technologies de l’information nouveau, dont l’objet est de formaliser et de modéliser les mécanismes de création et d’innovation. “C’est pourquoi, explique Jean-Claude Rault, consultant spécialiste du génie logiciel, les responsables des systèmes à base de connaissance dans les entreprises sont aujourd’hui, bien souvent, des chercheurs venus de l’IA.”

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Andrée Muller