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Les start up internet sont plus résistantes qu’on ne croit

Habituellement, la moitié des nouvelles entreprises ferme avant cinq ans. Confrontées aux même causes classiques de mortalité, les jeunes pousses internet ne font pas moins bien.

Depuis l’automne, les épitaphes sur les start up fleurissent. Mais cette multiplication de dépôts de bilan, d’actions boursières en chute et autres incubateurs jetant l’éponge est-elle pour autant le signe annonciateur de la faillite de toutes les jeunes pousses ? Certes non ! Passé le feu du battage médiatique, force est de constater que les start up ne meurent pas plus que les jeunes entreprises traditionnelles.Tout d’abord, il faut préciser exactement le sens du terme start up. Selon l’APCE (Agence pour la création d’entreprise), ce sont des entreprises créées entre 1995 et 1999, innovantes en termes de secteur d’activité, de mode de commercialisation ou de développement, et ayant une croissance rapide du chiffre d’affaires, du capital ou de l’effectif. Une définition objective, mais à laquelle manque l’aspect ” nouvelle technologie “.

Le contexte reste florissant

“Pour notre part, nous distinguons quatre métiers “, répond Stéphane Roussier, chez France Finance Technologie, spécialisé dans l’accompagnement des start up à la recherche de capitaux. “Nous séparons le matériel, les dot com, les services et les éditeurs de logiciels. Avec également une distinction entre les intervenants qui pratiquent les échanges interentreprises, le B to B, ou s’adressent au client final, le B to C “. A la lumière de ces définitions, la mortalité infantile des start up apparait comme faible. D’abord, parce que le contexte général reste florissant. Selon une enquête de Dun & Bradstreet, les défaillances d’entreprises en France auraient globalement reculé de 9,5% sur l’année 2000. Certes, la moitié d’entre elles concerne des entreprises de moins de cinq ans, répondant donc à l’un des critères de l’APCE, mais c’est un taux tout à fait habituel.La répartition par secteur place en première position le bâtiment, qui est loin du domaine d’excellence des start up nouvelles technologies. Ensuite, l’étude au cas par cas des disparitions des jeunes entreprises de la net économie ne met à jour que des causes classiques : manque de fonds propres, inexpérience de gestion et retard de paiement de gros clients – trois mamelles empoisonnées communes à n’importe quelle activité.Ainsi, “l’organisation en réseau avec du cobranding sur internet conduit aux mêmes risques de dépendance que la fabrication en sous-traitance pour un gros donneur d’ordre industriel “, conclut Stéphane Roussier.Poussant plus loin l’étude, enfin, il faut noter que, si le taux de défaillance global en France est en augmentation au troisième trimestre 2000, les dot com n’y sont pour rien. En fait, dans ces chiffres, ce sont les difficultés de vieilles entreprises, notamment dans le transport, qui pèsent le plus lourd. Quant aux déboires actuels de la trentaine d’incubateurs privés, ce ne serait qu’un épiphénomène. “Ils procèdent par prise de participation selon un modèle de prédateur, et avec une approche opportuniste “, balaie Stéphane Roussier.

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Simone Wapler