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Les sites de recrutement en ligne croulent sous les candidatures

Jamais les candidats à l’embauche n’ont été aussi nombreux sur la toile. Et le phénomène ne concerne plus seulement les cadres. Reste à savoir maintenant si les offres d’emploi suivront.

Un taux d’équipement personnel à internet qui progresse et des tensions persistantes sur le marché de l’emploi. Autant de bonnes raisons pour doper la fréquentation des sites de recrutement. La preuve ? Une adresse comme Emailjob.com annonce aujourd’hui plus de sept millions de pages vues par mois. Et son concurrent direct Jobpilot.fr revendique 10 % de progression mensuelle du nombre de connexions depuis le début de l’année. Mais au fait, quels sont ces internautes, toujours plus nombreux, qui se connectent à ces véritables foires à l’embauche en ligne ?

Des hommes, de 25 à 34 ans, entre bac +2 et bac +4

Selon une enquête que s’est procuré Le Nouvel Hebdo, menée au cours du printemps par l’Institut Gallup-Sofres pour le site de recrutement Stepstone.fr, 45 % des visiteurs de ce jobboard généraliste ont entre 25 et 34 ans. Côté études, 42 % ont un niveau bac +4 et 25 % un niveau bac +2. Et ce sont encore en majorité des hommes, à 57 %. Une photographie qui correspond, selon les éditeurs de ces sites de recrutement, au profil type des utilisa- teurs du net en matière d’emploi. Si l’usage des technologies reste encore l’apanage des plus diplômés, la démocratisation est néanmoins bien réelle. “On trouve désormais toutes sortes de candidatures en ligne : l’agent de sécurité, le maître-chien ou la femme de chambre côtoient le cadre expérimenté”, constate Patrick Pedersen, directeur général de Jobpilot.fr. Une situation encore inimaginable au début de l’année dernière. Et les professionnels de noter une évolution des domaines dans lesquels travaillent ces candidats-internautes.“Actuellement, 15 % de ceux qui visitent notre site viennent des métiers des télécoms et de l’informatique, confie Christophe Lechère, directeur marketing de Stepstone.fr. Mais on observe une nette progression en provenance des services aux entreprises ainsi que du secteur financier.”Sans oublier les commerciaux et les vendeurs, dont la mobilité tant géographique que professionnelle correspond parfaitement à la chasse de têtes en ligne. Et si la bulle internet s’est pour le moins dégonflée, le secteur n’en continue pas moins à attirer les internautes. “Plus de 25 % des visiteurs de notre site, qui est pourtant très généraliste,cherchent des postes dans les domaines d’internet et des nouveaux médias”, indique Christophe Lechère.Premiers convoités : les départements en charge de développer les activités en ligne des groupes industriels. En clair, cela signifie que la technologie continue à susciter de l’intérêt mais que le candidat recherche avant tout des projets solides. Qu’il est loin le temps où des business plan bâclés en trois vagues paragraphes jetés sur le papier suffisaient pour faire signer un contrat de travail !

Une réticence hexagonale à la recherche sur internet

Au contraire, le recrutement en ligne ne risque-t-il pas d’être perçu aujourd’hui comme une embauche au rabais ? À ce sujet, une étude publiée début juillet 2001 par Ipsos pour l’agence américaine en communication RH Bernard Hodes Group, et réalisée auprès d’un panel d’internautes européens, indique que 55 % d’entre eux accordent la même confiance aux sociétés qui recrutent en ligne qu’aux annonces publiées dans la presse. D’ailleurs, le réseau ne constitue quasiment jamais la seule source d’information pour dénicher un emploi. Selon l’enquête Ipsos, les Français qui recherchent un emploi passent au crible au moins 2,8 médias (un titre de la presse nationale, un professionnel et un quotidien régional) et, peu à peu, ils se mettent à internet. Inver- sement, outre-Manche, la toile compte autant que la presse en matière de recherche d’emploi.Cette réticence hexagonale trouverait son origine dans une série de facteurs tout simples. Ainsi, 46 % de nos compatriotes ne livrent pas leur curriculum vitae en ligne pour des raisons de confidentialité et de sécurité. Tandis que 14 % voudraient bien mais prétendent ne pas savoir quels sites utiliser et que 5 % estiment cela trop compliqué. Dernier point, et non des moindres, ils sont 22 % à estimer que toute démarche en ligne est vaine, convaincus que leur CV ne sera pas consulté. Même si, pour en être sûr, rien ne vaut un essai.

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Nicolas Arpagian