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Les services informatiques passent par un trou d’air

La demande en prestations s’est tassée au dernier trimestre 2004. Malgré tout, les grandes SSII confirment leur redressement.

Décevante. C’est ainsi que les observateurs jugent l’activité sur le marché des services informatiques en fin 2004. Décevante dans la mesure où l’amélioration entrevue au troisième trimestre laissait augurer une
reprise marquée de la demande. Celle-ci ne s’est pas produite.Bien au contraire. ‘ Le taux de croissance s’est infléchi au quatrième trimestre par rapport au précédent ‘, analyse Jean-François Perret, président de Pierre Audoin Consultants (PAC). Cette
inflexion devrait grever de 0,5 à 1 point environ la croissance annuelle du secteur. Celle-ci se situera donc autour de 4 %.Les incertitudes liées à la croissance du PIB ont eu un impact sur les projets informatiques. Surtout, le trou d’air enregistré par l’économie française au troisième trimestre (croissance zéro) a eu des répercussions, avec
un léger décalage, sur les investissements des directions informatiques. ‘ Les entreprises ont différé certaines décisions, analyse Jean-François Perret. Notamment le lancement de projets de développement et d’intégration à
court terme. ‘
A l’aune des chiffres d’affaires publiés au quatrième trimestre, ce phénomène n’a pas affecté, outre mesure, les grandes SSII. Les ténors des services informatiques profitent du phénomène de
‘ référencement ‘ auprès des grandes entreprises, qui leur garantit un matelas de prestations.Elles tirent également profit de leur développement dans l’infogérance et la tierce maintenance applicative. Des prestations de longue durée, moins soumises aux atermoiements de la demande. Dès lors, la suspension des projets à
court terme touche davantage les sociétés de services de moyenne ou petite taille.

L’infogérance en hausse de 10 % chez Atos et Steria

L’activité infogérance d’Atos Origin, qui contribue à la moitié de ses revenus, enregistre ainsi une forte hausse au quatrième trimestre. Une croissance organique de 10,9 % est observée par rapport à la même période
de l’année précédente. Un constat similaire chez Steria : une augmentation d’environ 10 % en France, alors que l’activité de conseil et d’intégration de système est restée stable.La SSII a néanmoins connu un tassement de l’ensemble de son activité au quatrième trimestre (+0,5 % de croissance organique). ‘ Mais le trimestre de référence avait été très bon ‘, dit Séverin
Cabannes, directeur général de la société. Ce dernier estime aussi que la diminution des projets identifiés en fin d’année n’est que ‘ conjoncturelle ‘.Pour GFI, le dernier trimestre a été le meilleur de l’année, avec 4 % de croissance organique. Ce qui n’empêche pas Jacques Tordjmann, son président, d’estimer que l’activité reste
‘ mitigée ‘.Parmi les SSII de taille moyenne, les spécialistes tirent leur épingle du jeu. A l’image de Devoteam, positionnée sur la gestion d’infrastructure, qui traverse une période faste. En effet, l’entreprise enregistre
19 % de croissance organique sur l’année et un résultat d’exploitation multiplié par trois. Keyrus, spécialiste de l’informatique décisionnelle, a vu ses revenus augmenter de 16,7 % au dernier trimestre.

Sopra, la SSII française qui enregistre la meilleure progression

Les grandes SSII ont surtout tiré profit de la bonne santé du marché de la tierce maintenance applicative et de l’infogérance. Sur ce domaine, elles connaissent une croissance à deux chiffres.Chiffres daffaires annuels des grandes SSII françaises en 2004.

Source : les SSII


% : croissance organique

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Olivier Discazeaux