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Les serveurs Plug and Play branchent tous leurs utilisateurs

Multifontionnelles ou dédiées, ces machines font l’unanimité dans les entreprises. Elles facilitent l’accès aux données, tout en les sécurisant, mais elles restent limitées en termes d’évolution.

C’est un cube de vingt centimètres de côté, d’un bleu translucide, qui comporte une prise électrique et une prise réseau. Cette machine discrète, le Qube 2 de Cobalt Network, peut pourtant faire office de serveur de fichiers, d’imprimante, de cache ou de messagerie. À l’Association diocésaine de Paris, elle a d’abord été exploitée en tant que serveur de messagerie interne. “Son premier avantage, c’est qu’elle a été simple à installer et à administrer”, se souvient Alexis Nunès, responsable informatique de cette association. C’est d’ailleurs l’une des qualités premières de ces serveurs prêts à l’emploi, qualifiés de ” bo”tes noires “, et fabriqués par Cobalt Network, mais aussi par Network Appliance ou Intel.

Une installation totalement Plug and Play

Serveurs web, serveurs de fichiers ou d’impression, unifonctionnels ou multifonctionnels, ces appareils fonctionnent tous suivant le même principe : une installation Plug and Play et une administration simplifiée. “Il suffit d’attribuer au serveur d’impression Intel NetPort 100 une adresse IP statique sur le réseau et d’installer le logiciel sur les postes clients pour que ça fonctionne”, se félicite Pierre Crespin, professeur de mathématiques et responsable d’un des quatre laboratoires du lycée Dumont-d’Urville de Toulon. Du côté du prestataire de services, JPMS Informatique, Vincent Ollivier, responsable informatique, confirme : “C’est plus simple que d’utiliser un PC sous Windows pour partager l’imprimante. Et l’on n’est plus tributaire du PC en question.” Les cinquante-deux postes clients peuvent désormais imprimer à distance sur une laser à 16 p/min. En ce qui concerne la partie logicielle, Intel Device View a été installé sur le poste client : il n’aura fallu qu’une demi-heure pour paramétrer les cinquante-deux postes. “Contrairement à certains produits similaires, le NetPort 100 permet de raccorder n’importe quelle imprimante du marché. Elle sera reconnue et accessible par toutes les machines du réseau”, poursuit le prestataire. Mais au lycée toulonnais Dumont-d’Urville, on aurait souhaité disposer d’un second port sur le serveur d’impression d’Intel, “ce qui permettrait à une seconde imprimante de prendre le relais si la première est déjà occupée”.
L’administration de ce type de serveurs satisfait également les utilisateurs. “Ils séduisent non seulement par leurs performances, mais aussi par leur facilité de mise en ?”uvre et de maintenance. Auparavant, il fallait mettre à jour les logiciels système des serveurs. L’opération était délicate et demandait l’intervention d’un spécialiste. Désormais, elle n’est plus nécessaire et les données sont davantage en sécurité”, déclare Philippe Verronneau, responsable informatique au Centre national d’études nucléaires (CNEN). Cette émanation d’EDF a choisi un serveur Network Appliance F760 dédié au service de fichiers par NFS.

“L’interface utilisateur du Qube se réduit à un afficheur LCD et quatre touches”, reprend Alexis Nunès. L’Association diocésaine de Paris utilise d’ailleurs son serveur de messagerie comme serveur POP, SMTP, et Majordomo (messagerie et listes de diffusion). Mais il fait également office de serveur de cache, de serveur de noms secondaires et de coupe-feu, tout en fournissant une passerelle pour l’accès à Internet. Pour l’évolution, nul besoin, là encore, de faire appel à un spécialiste. “Une fois l’adresse attribuée par le panneau LCD, il suffit d’accéder au Qube par un navigateur web et de cocher des cases pour modifier le comportement du serveur”, précise Alexis Nunès, qui ne tarit pas d’éloge sur le produit. “Des sociétés tierces développent des modules logiciels additionnels téléchargeables pour augmenter les fonctions du serveur. L’utilisation du noyau Linux garantit des performances excellentes et une stabilité à toute épreuve”, poursuit-il.

Des écarts de prix importants et pas toujours justifiés

Avant d’installer le Network Appliance F760, le CNEN utilisait un serveur commun en tant que serveur de fichiers et serveur de calcul pour des logiciels de CAO en 3D, employés pour la conception des centrales nucléaires. Les utilisateurs des logiciels se connectaient au serveur, qui calculait et renvoyait les résultats obtenus sur le réseau par NFS. Comme le serveur cumulait les activités, les performances restaient médiocres. “Aujourd’hui, l’accès aux données sur le serveur par le réseau est plus rapide que si elles étaient sur le poste client. En plus, elles sont sécurisées”, explique Philippe Verronneau, du CNEN. Quant au serveur d’origine, il est désormais totalement consacré aux calculs.
En matière de coûts, tout dépend du matériel choisi. Ainsi, le serveur d’impression proposé par Intel revient à 1 415 F ht (216 ?) alors que le serveur multifonction de Cobalt Network, coûte environ 15 000 F ht (2 286 ?) pour le modèle de base. Alexis Nunès s’étonne des grandes différences de prix, apparemment non justifiées, entre les différents modèles de la gamme des Qube. “Par ailleurs, les capacités d’évolution matérielle sont assez pauvres. Par exemple, le Qube ne dispose que d’un connecteur PCI”, poursuit-il. Ces prix semblent pourtant insignifiants comparés à celui du Network Appliance F760. Selon les modèles retenus, il demande un investissement de 500 000 F ht (76 225 ?) à un million de francs (150 000 euros). En contrepartie, il garantit un stockage de 400 Go sécurisé en Raid 4. “Il faut tout de même avoir un câblage et un réseau à 100 Mbit/s derrière le serveur”, conclut Philippe Verronneau. D’autre part, le CNEN envisage à présent de stocker les données d’une base Oracle sur un serveur identique, afin d’en augmenter les performances.

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GUILLAUME GIRARD