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Les scientifiques séduits par le rapport performances/prix des clusters Linux

Le calcul scientifique nécessite toujours plus de puissance. Après être passé du vectoriel au multiprocessing Unix, il accueille le clustering Linux.

Bien moins onéreux que les serveurs Unix à puissance équivalente, les clusters de PC Linux séduisent les scientifiques pour leurs applications les plus gourmandes en puissance. Ainsi, la station de radioastronomie de Nançay utilise depuis deux mois un cluster de 77 biprocesseurs AMD sous Linux, géré par le logiciel Alinka Raisin, qui lui est revenu à 320 000 euros. Lorsqu’il sera complètement opérationnel, les données récupérées plusieurs fois par jour par le radiotélescope de la station seront envoyées en temps réel vers le cluster afin d’être traitées par des algorithmes complexes, destinés à identifier des pulsars ?” des étoiles à neutrons émettrices d’ondes radio extrêmement régulières.

La modélisation numérique accessible à tous

Les traitements sont réalisés simultanément sur chaque processeur après répartition des données. Dans les intervalles laissés entre les analyses temps réel, le logiciel de clustering d’Alinka permettra de basculer sur le traitement des 5 To de données que la station a accumulés durant trois ans ou à des applications parallélisées MPI (Message Passing Interface) ?” par exemple, pour des simulations numériques de l’expansion de l’univers. “Avec plus de 150 processeurs, nous disposons d’une puissance en téraflops incomparable “, soulignent Nicolas Dubouloz, directeur de la station, et Ismaël Cognard, responsable scientifique du projet Pulsar.Le même raisonnement a guidé le Laboratoire de modélisation et de simulation numérique en mécanique. Celui-ci recherche de nouvelles méthodes de modélisation pour la mécanique des fluides, extrêmement gourmandes en calcul et parallélisées depuis déjà plusieurs années. L’un de ses objectifs consiste à permettre à des PMI ou à d’autres laboratoires de pays moins favorisés de pratiquer la modélisation numérique. La solution de clustering Alinka Raisin sur 25 n?”uds biAthlon MP sous Linux Red Hat, installée par Linagora, s’est révélée la mieux adaptée après un appel d’offres qui réclamait le meilleur rapport qualité/prix sans a priori de plate-forme matérielle, mais avec Unix.Pour la Compagnie générale de géophysique (CGG), qui réalise des analyses dans le monde entier pour l’industrie pétrolière, une exigence entre davantage en ligne de compte : la rapidité de réalisation de ses calculs. Elle a pourtant choisi, elle aussi, en début 2001, le clustering Linux. Et, de plus, en masse ?” 128 biPentium III au siège de Massy, 512 à Houston et autant à Londres. Aujourd’hui, la CGG totalise 3 500 processeurs répartis entre plusieurs clusters dans le monde. L’imagerie en profondeur est l’une des applications pour lesquelles le cluster est idéal : peu d’entrées/sorties, mais un fort besoin en puissance de calcul. “Le rapport performances/prix est environ sept fois plus intéressant que celui de machines Unix “, insiste Laurent Delorme, responsable des technologies de l’information pour la division traitement réservoir de la CGG. Des tests ont même permis à la compagnie de vérifier une quasi-linéarité des performances depuis 8 jusqu’à 512 processeurs.

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Emmanuelle Delsol