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Les scientifiques formés au contact du client

Les compétences des universitaires non informaticiens ne suffisent pas. Ils doivent, dès le départ, cibler la bonne entreprise pour évoluer.

Je suis aujourd’hui informaticien à part entière et, de la chimie, je ne garde que de bons souvenirs.” Entré en septembre 1998 chez STI, Brice Vissière, titulaire d’un DEA de chimie organique, peut témoigner d’une évolution de carrière qui n’a rien à envier aux autres professionnels du secteur. A l’instar de ce jeune chef de projet de vingt-huit ans, les universitaires issus d’un cursus scientifique ont su trouver leur place. Jugés plus ouverts que les informaticiens de formation, plus communicants et plus détachés de la technique, ils s’orientent vers des postes axés sur la compréhension des besoins du client. “La technique pure et dure reste le domaine réservé des informaticiens de formation. On ne joue pas dans la même cour,”glisse Brice Vissière.

Recrutés pour leur capacité d’adaptation

Pourtant, leurs débuts sont similaires à ceux des informaticiens de formation, puisqu’ils accèdent, pour la plupart, à des postes de développeurs. “On les recrute pour leur potentiel et leur capacité d’adaptation “, note ainsi Chantal Barbier, responsable du recrutement chez Cap Gemini. Cependant, leur évolution reste, plus que les autres, conditionnée par les formations initiales dispensées en interne. Ces dernières leur permettent alors d’“accéder à la première marche qu’est le développement,” rappelle Jacques Lesclingand, directeur général de STI. Quitte même à passer par des formations pas toujours très alléchantes – le Cobol, par exemple -, mais qui correspondent aux marchés des clients. “Ce langage donne une logique nécessaire pour comprendre les programmes et systèmes, et permettre ainsi de les faire migrer vers des solutions plus modernes,” souligne François Elie, directeur de l’unité informatique et réseaux de la Cegos. Même écho chez Air France, où le Fortran fait partie de la formation de base pour tous les non informaticiens. “C’est un bon point d’entrée pour évoluer “, souligne Jean-Claude Pouilly, responsable de la formation pour la direction informatique. Quid, alors, de la formation continue. Brice Vissière, lui, a pris les devants en choisissant sa SSII en vertu d’un solide plan de formation, preuves à l’appui. “Dans les autres sociétés de service, c’était toujours on verra en fonction des clients.”Un choix justifié, puisqu’il aura suivi cinq formations en deux ans et demi.Reste que ces informaticiens un peu à part ne doivent pas uniquement compter sur leur entreprise pour évoluer. “Une entreprise vous spécialisera dans ce qui l’intéresse. Pour garder la possibilité d’évoluer vers d’autres environnements, il faut savoir maintenir ses compétences et garder un lien avec les technologies prédominantes du marché,” rappelle François Elie. D’où l’intérêt d’une solide formation initiale pour avoir les bases nécessaires à l’apprentissage en solo. Mieux vaut donc faire jouer la concurrence avant d’entrer dans une société et éviter de se retrouver bloqué dans son évolution, tenu par une clause de dédit formation.

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Emmanuelle Dhélens