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Les scanners mis à plat

Quand vous achetez un scanner, sans toujours le savoir, vous choisissez une technologie : avec capteurs CCD ou CIS. Qu’est-ce que c’est ? Comment ça marche ? Laquelle des deux technologies est préférable ?

En apparence, les scanners à plat se présentent tous sous la même forme, une boîte rectangulaire munie d’un couvercle qui s’ouvre sur une vitre transparente, sur laquelle on plaque ce que l’on souhaite numériser. Sous la vitre, une source lumineuse balaie la surface du document, lequel réfléchit la lumière vers une rampe de capteurs photosensibles.

Une succession de transformations

Chacun des capteurs, traitant successivement chaque point du document, convertit la lumière qu’il reçoit en un signal électrique qui varie selon l’intensité. Ce signal électrique est donc une valeur analogique. Il est ensuite transformé en numérique (c’est-à-dire en une succession de valeurs fixes) par un convertisseur analogique/numérique. Un microcontrôleur met alors en forme l’image obtenue, puis l’envoie vers l’ordinateur.L’image numérisée peut ensuite être affichée sur un écran, retravaillée, sauvegardée sur un disque, transmise par courriel ou imprimée.Derrière cette description générale, se cachent néanmoins deux systèmes de numérisation différents, caractérisés chacun par un type de capteur.

Marché égal pour les capteurs

Il y a d’abord les CCD (Charged Coupled Device) ou DTC (dispositif à transfert de charge), inventés au début des années 1970 dans les laboratoires de Bell.Egalement utilisés par les appareils photo numériques et les caméscopes, ils équipaient tous les scanners jusqu’à l’invention des capteurs CIS (Contact Image Sensor ou CMOS Image Sensor). Aujourd’hui, le marché des scanners grand public est à peu près équitablement réparti entre les deux capteurs.Mais quels sont leurs différences, avantages et inconvénients ? Voici quelques éléments de réponse

Qualité de la numérisation

La qualité de la numérisation dépend de la distance entre les capteurs et ce que vous souhaitez scanner. Avec des capteurs CIS placés à quelques millimètres, la numérisation des documents bien plaqués contre la vitre est parfaite, mais la moindre distance produit un résultat flou. Avec les capteurs CCD, en revanche, la lumière émise doit effectuer un long trajet de miroir en miroir, ce qui crée une profondeur de champ de quelques millimètres. Ainsi, une pièce de monnaie, avec ses creux, peut être reproduite en finesse avec un scanner CCD, alors qu’un scanner CIS donne un résultat désastreux.Il arrive cependant qu’avec les capteurs CCD, l’image numérisée manque de contraste, surtout si la lampe est un peu fatiguée, car la lumière, plus faible, ne transmet plus les détails. Dans ce cas, changer la lampe améliore nettement les résultats.A l’usage, on se rend compte que les scanners CIS restituent en général plus fidèlement les couleurs, mais s’en tirent moins bien que les scanners CCD pour la luminosité et le contraste.

Encombrement

A cause des jeux de miroirs nécessaires à leur fonctionnement, les scanners CCD sont nettement plus volumineux que les scanners CIS, dont les capteurs sont collés contre la vitre. L’épaisseur des premiers atteint généralement 10 cm, celle des seconds est parfois à peine supérieure à un centimètre. C’est d’ailleurs un signe qui ne trompe pas : un scanner très mince est forcément un appareil avec capteurs CIS.

Consommation électrique

Les scanners CCD ont besoin d’une vingtaine de watts pour fonctionner, alors que les scanners CIS consomment à peine 2 ou 3 watts. L’économie d’énergie n’est pas négligeable, mais ce régime maigre permet surtout de fabriquer des appareils qui tirent l’électricité dont ils ont besoin du PC auquel ils sont reliés par l’intermédiaire du port USB. Alors que les scanners CCD, plus gourmands en énergie, doivent obligatoirement disposer d’une alimentation électrique propre.

Vitesse de transfert

Si les capteurs CCD fonctionnent à une fréquence d’environ 15 MHz, la fréquence des capteurs CIS, elle, est inférieure à 1 MHz. En clair, cela signifie qu’il faut plus de temps à un capteur CIS qu’à un capteur CCD pour “prendre l’empreinte” d’un point particulier. Les scanners CIS sont donc plus lents : il faut leur laisser plus de temps pour faire leur travail. Mais, comme le montrent nos tests, cela ne signifie pas forcément que la vitesse de numérisation du scanner soit plus faible !

Solidité

Comme tous les éléments sont réunis en un seul bloc, les scanners à capteurs CIS ne se dérèglent pas. Mais, revers de la médaille, ils sont bons à jeter dès qu’ils tombent en panne. Ce n’est pas le cas des scanners CCD : la complexité de leur mécanique provoque parfois des dérèglements, mais c’est réparable. Mieux : si l’un des éléments venait à défaillir, chacun d’eux, y compris la lampe, peut être remplacé.

Les prix

Plus simples que les scanners CCD, les scanners CIS coûtent moins cher à fabriquer. De plus, les capteurs CIS eux-mêmes sont moins onéreux que les capteurs CCD. Pourtant, à l’arrivée, les prix des appareils ne sont pas différents. Cependant ils ont nettement baissé en quelques années. Manifestement, l’arrivée des capteurs CIS a tiré tous les prix vers le bas.

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Jean-Loup Renault