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Les salariés de Bull, descendus dans la rue, n’obtiennent pas gain de cause

Hier, mardi, les salariés de Bull se sont réunis sur le Champ-de-Mars pour manifester leur opposition au plan de restructuration annoncé par la direction de l’entreprise. Mais leur action s’est heurtée à une fin de non-recevoir de la part de l’Hôtel Matignon.

C’est la première fois qu’ils manifestent depuis la privatisation du groupe. Et pourtant, malgré le temps maussade, ils étaient nombreux à se mobiliser ?” 2 500 salariés environ ?”, ce mardi 23 janvier, pour s’opposer à l’éclatement du groupe et à la restructuration annoncée par la direction en novembre dernier.Provenant des diverses filiales et usines de Bull (France et Hollande), les manifestants se sont regroupés sur le Champ de Mars.Puis, ils se sont rendus à l’Hôtel Matignon avec la ferme intention de convaincre l’Etat, qui reste le principal actionnaire de Bull, de renoncer à la restructuration. “Les licenciements, c’est l’enfer, pas question de se laisser faire. Ensemble, c’est Bull qu’on veut sauver “, scandait-on.Mais cette mobilisation s’est soldée par un échec. Les représentants syndicaux du groupe informatique français n’ont pas réussi à obtenir quoi que ce soit de l’Etat : “Cela s’est très mal passé. Le plan de restructuration de Bull, prévu sur les dix-huit prochains mois, est maintenu, ainsi que les ventes des filiales rentables, comme CP8 “, regrettent des représentants syndicaux de la CGT et de la CFDT.

Les plus de 45 ans sur la sellette

A l’Union nationale des syndicats autonomes (Unsa), on est très pessimiste : “Les deux conseillers du Premier ministre qui ont bien voulu nous recevoir ont certes reconnu que l’informatique joue un rôle névralgique en Europe et que les salariés de Bull sont compétents, mais ils n’ont rien proposé. Nous n’avons pas plus de raisons, aujourd’hui, de croire à un meilleur avenir pour notre groupe. Nous avons été renvoyés sur le ministère de l’Industrie.”De 45 000 personnes il y a dix ans, Bull est aujourd’hui tombé à 18 360 salariés au niveau mondial. Parmi les 1800 personnes concernées par le nouveau plan social, 1200  travaillent en France (au siège, à Louveciennes, et dans les divers services).
On s’en doute, les plus de 45 ans seront les premiers visés.Certains des manifestants, dont la moyenne d’âge dépassait nettement la quarantaine, vont jusqu’à admettre le problème du nombre et de l’âge des salariés : “C’est sûr que la nouvelle organisation qui met en valeur les activités des services informatiques et des serveurs ne laissera pas de place au plus de 45 ans “, constate un salarié manifestant.Ces deux activités vont effectivement subir des pertes d’environ un millier d’emplois.Les salariés n’ont plus qu’à espérer que leurs syndicats négocieront au mieux les départs et notamment les préretraites.

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Clarisse Burger