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Les robots ont leurs Oscar

L’université américaine de Carnegie Mellon a inauguré, lundi 10 novembre, son Hall of Fame de la robotique. Quelques robots ont ainsi été honorés, au terme d’une cérémonie prestigieuse qui sera désormais
annuelle.

‘ Nous voulons rendre hommage aux robots qui sont potentiellement ou réellement utiles et démontrent un véritable talent, aussi bien qu’aux robots de divertissement ou à ceux qui n’existent pas mais ont désormais
une renommée mondiale ‘
, expliquait James Morris, doyen de l’école d’informatique de l’université de Carnegie Mellon, en avril dernier. L’idée d’un Hall of
Fame
(galerie de célébrités) célébrant les meilleurs robots mondiaux était née, et s’est concrétisée lundi dernier, 10 novembre, avec l’attribution des
premières récompenses.Les quatre robots sélectionnés sont pour le moins disparates. Deux sont des robots émanant d’?”uvres de fiction : HAL 9000 (la machine tueuse de 2001, l’Odyssée de l’espace) et R2-D2, le célèbre droïde
polyglotte de la Guerre des étoiles.Pour ce qui est des ‘ vrais ‘ robots, les récompenses sont allées à Sojourner, la machine autonome qui avait parcouru le sol martien en 1997 (et se trouve toujours sur
Mars, mais en principe inactive), et à Unimate, le premier bras robotisé installé dans une usine, en 1961, et faisant figure de doyen de la robotique industrielle.Cette sélection a été établie par un jury d’experts de réputation mondiale, parmi lesquels Rodney Brooks, cofondateur de la société iRobot et directeur du Laboratoire d’informatique et d’intelligence artificielle du MIT, Arthur
C. Clarke, auteur de 2001 L’odyssée de l’Espace, Minoru Asada, fondateur de la Fédération Robocup (compétitions de robots footballeurs), ou encore Will Wright, créateur du jeu SimCity.

Se préparer à l’omniprésence des robots

Comme l’explique un clip télévisé destiné à la promotion de l’événement, l’initiative de Carnegie Mellon a pour but d’éduquer le public en matière de robotique, et sans doute de préparer la généralisation des machines dans notre
société : ‘ Les robots sont là pour nous permettre de nous rendre là où nous ne pouvons pas aller, et pour faire des choses que nous ne voulons pas faire nous-mêmes. […] Les robots sont partout, et
vous allez apprendre à les connaître. ‘
Pourtant, on peut s’étonner des résultats de ces premiers ‘ Oscars de la robotique ‘. D’abord parce que ne figure au palmarès aucun robot récent. Le plus jeune des robots sélectionnés, Sojourner, a été conçu en
1996, et le jury semble avoir davantage rendu hommage aux ‘ ancêtres ‘ de la robotique qu’aux réalisations ou aux travaux de recherche des sept dernières années.Ensuite, le palmarès ne comporte aucun robot personnel. Le succès du robot chien Aïbo (plus de 100 000 exemplaires vendus) et l’apparition depuis trois ans d’une vingtaine d’autres machines mobiles et autonomes ne semblent
donc pas avoir séduit le jury.Enfin, et surtout, la sélection peut paraître très ‘ américano-américaine ‘. En particulier, l’absence de robots japonais au palmarès est pour le moins étonnante. Fruits de recherches démarrées dans les années
1960, les robots japonais, en particulier les robots humanoïdes, ont montré l’avance du Japon en matière de mobilité robotique et conforté l’image d’un pays où le robot est roi.A l’instar d’une jeune comédienne n’ayant pas reçu de statuette dorée pour son premier rôle,
Asimo, le robot star de Honda, doit être bien déçu.

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Cyril Fievet