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Les ressources humaines des sociétés high-tech font les frais de la crise

Alors que les plans sociaux s’enchaînent, les sociétés high-tech sacrifient la gestion des carrières et les politiques de ressources humaines à long terme.

La crise serait-elle contagieuse ? Effet boule de neige ou mimétisme, les annonces répétées de plans sociaux auraient influencé les décisions de 63 % des directeurs de ressources humaines du secteur high-tech. C’est ce que révèle une étude menée par le conseil en ressources humaines Towers Perrin. Il est vrai que les chiffres ont de quoi alimenter les inquiétudes : 52 % des sociétés high-tech interrogées ont annoncé un plan de réduction d’effectif et 41 % ont décidé de geler les recrutements en 2002. Le ralentissement de l’activité économique n’est évidemment pas sans incidence sur la politique des ressources humaines. Si la crise est perçue comme conjoncturelle, une grande incertitude domine sur la stratégie à adopter à court terme. Sondées en décembre, 36 % des entreprises n’avaient toujours pas décidé, les augmentations de salaire pour 2002.

Montée de l’inquiétude chez les salariés

La politique globale de rémunération ne devrait, pas être remise en cause. Les outils récompensant la performance individuelle ?” comme la variabilité du salaire, l’attribution de stock options ou les opérations d’actionnariat salarié ?” se maintiennent plutôt bien. Car, si les entreprises licencient, elles doivent aussi séduire les hauts potentiels.Le bulletin de paie épargné, la gestion des compétences est, en revanche, la grande perdante du retournement de conjoncture. Plus de 85 % des sociétés envisagent de reconsidérer les actions de développement personnel. “Il s’agit d’un contresens typique, déplore Rodolphe Delacroix, consultant chez Towers Perrin. C’est maintenant qu’il faut mettre en ?”uvre, par exemple, un référentiel des compétences pour gérer la sortie de crise.”Autre paradoxe : alors que les DRH ont plus que jamais besoin d’accompagner le changement, ils sont victimes de restrictions drastiques. Environ la moitié des budgets de communication (interne et externe) et de formation ont été ainsi soient gelés, supprimés ou reportés. Plus grave, seuls 75 % des DRH de la high-tech contre 91 % dans les autres secteurs sont associés à la rédaction des messages clefs (réduction d’effectifs, restructuration). Ce qui donne lieu à des dérives : la totalité des sociétés high-tech qui ont annoncé un plan social l’ont fait par e-mail à leurs salariés. Envoi suivi ou non d’une réunion ou d’une lettre. Cette proposition n’était que de 70 % en juin. Conséquence logique, le climat social se dégrade : 72 % des DRH enregistrent une montée générale de l’inquiétude chez les salariés. Avec une remise en cause cinglante pour l’encadrement. “” La prime à l’échec ” accordée à certains dirigeants partis, sous forme d’actions ou de stock options, est mal vécue.” Cette étude met en lumière le grand écart que doivent faire les DRH de la high-tech. En porte-à-faux, ils doivent relayer les éventuelles suppressions de personnels, tout en proposant des stratégies à long terme pour attirer et retenir les talents. Le tout avec des budgets en baisse. Qui a dit impossible ?

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Xavier Biseul