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Les rémunérations souffrent moins que prévu des 35 heures

La tension du marché contraint les entreprises informatiques signataires des 35 heures à revoir les salaires à la hausse.

Depuis dix ans, les augmentations de salaire des cadres n’ont jamais été aussi faibles. D’après l’étude de la Cegos, elles frisent les 3,3 % en 2000-2001 1. Un recul surtout dû aux 35 heures signées par 87 % des entreprises de plus de vingt salariés interrogées. Pourtant, cette baisse est moins importante que prévue puisque deux tiers des sociétés ont distribué des budgets d’augmentation supérieurs à ceux initialement prévus.Principale raison : la pression du marché, essentiellement exercée par les métiers de l’informatique, secteur où le recrutement s’avère particulièrement difficile. “ L’embauche dans les entreprises informatiques est quatre fois supérieure à celle des autres entreprises “, précise Hubert Trapet, directeur des activités ressources humaines de la Cegos.Cette tension du marché se répercute également sur les augmentations des salaires à l’embauche, qui malgré les 35 heures, sont en progression de 5,9 % pour l’ensemble des cadres. Mais là encore, l’informatique se démarque des autres filières sensibles (commercial, production, R&D). Dans ce secteur, ces augmentations frisent parfois les 30 % cette année !
Ce sont essentiellement les petites SSII ou les start-up qui bénéficient le plus de cette hausse.

On traite les informaticiens comme des commerciaux

Dernière évolution notoire relevée par la Cegos : l’augmentation record des rémunérations variables (primes et intéressement) qui se chiffrent cette année à 6 % de la masse salariale des cadres.
Elles peuvent atteindre 25 % dans les métiers de l’informatique, explique Hubert Trapet. Un tel phénomène est totalement nouveau pour les informaticiens, qui à l’instar des commerciaux, touchent de plus en plus de primes calquées sur leur potentiel, leurs performances et leurs compétences. “Hausse des salaires, augmentation des budgets à l’embauche et progression des rémunérations variables, trois tendances également relevées par le cabinet d’études Oberthur qui vient à son tour de publier une enquête sur le salaire des informaticiens. Trois éléments qui s’expliquent également par le fait que les entreprises qui ont réduit leur temps de travail connaissent généralement une bonne situation financière.1 – L’enquête annuelle de la Cegos sur les salaires des cadres a été réalisée auprès de 130 entreprises.

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Vincent Berdot