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Les recours en cas de vol

Les mobiles sont des objets très convoités. Résultat : les vols se multiplient. Que faire si cela vous arrive ? Qu’attendre d’une assurance ?

Plaqué les bras en croix contre le capot d’une voiture, un Marseillais s’est fait vider les poches et voler son portable. En juin dernier, près de la gare de Colmar, vers 21 heures, c’est un étudiant de 18 ans qui a été menacé par le cran d’arrêt de deux jeunes délinquants avant d’être roué de coups et de se faire dérober son mobile.
Tous les cas ne sont pas aussi dramatiques. Imaginez-vous tranquillement attablé à la terrasse d’un café, plongé dans votre journal, votre téléphone malencontreusement posé sur la table. Discrètement, une personne passe et l’embarque. Ou bien, alors que vous téléphonez tout en marchant dans la rue, vous ne voyez pas débouler deux personnes en scooter qui vous arrachent à votre interlocuteur.
En forte hausse, ce phénomène a pris une ampleur alarmante en 1999. Certes, cette courbe ascendante des déclarations de vols est proportionnelle à celle des ventes en constante augmentation, mais à Paris, les vols de portable à l’arraché représentent désormais plus d’un tiers de tous les vols avec violence. A eux seuls, les vols de mobiles atteignent désormais 5 à 7 % des vols simples dans la capitale (ce chiffre comprend évidemment les fausses déclarations de vol suivant une perte ou précédant une soudaine envie de renouveler son téléphone à moindre frais).



Les nouveaux mobiles convoités



Bien plus prisé que l’autoradio, le téléphone portable est devenu un objet technologique très convoité, surtout dans le premier mois suivant la sortie d’un nouveau modèle (pour les appareils dernier cri, 90 % des vols surviennent entre le premier et le troisième mois suivant l’acquisition). Aussi, si vous possédez un Startak, un Nokia 7110 compatible Wap vu dans le film Matrix, ou un Motorola V3688 grand comme un Zippo, mieux vaut ne pas les étaler car ces modèles comptent parmi les plus recherchés du moment.
Les auteurs de ces vols, principalement des jeunes très sensibles à la valeur symbole de l’objet le chapardent généralement pour un usage immédiat jusqu’à ce que la ligne soit mise hors service. A ceux-là, s’ajoutent les filières organisées qui s’appliquent à les revendre sous le manteau, en France, mais aussi dans les pays de l’Est ou en Afrique du Nord où les portables sont encore hors de prix (un Nokia 82 10 vendu 4 000 francs en France coûte 12 000 francs au Maroc).
Si on vous vole votre téléphone, que faut-il faire? Que vous soyez assuré ou non, il faudra prouver votre bonne foi, en apportant la preuve du vol avec une déclaration. Hormis chez SFR, n’espérez pas pouvoir résilier votre abonnement.



Une solution de consolation



Si vous n’êtes pas assuré contre le vol, en plus d’être privé d’appel, de risquer d’avoir à payer les communications passées par le voleur le temps que vous fassiez bloquer votre ligne, et de devoir racheter un nouvel appareil équivalent à celui que vous aviez acquis à un tarif promotionnel, l’opérateur va vous rappeler que vous avez souscrit un abonnement d’un an ou, pire, de 18 ou 24 mois. La facture peut donc très vite dépasser 2 000 francs. La solution la plus pratique consiste à conserver son abonnement et son numéro de téléphone en rachetant un pack aux performances similaires, un service proposé à un prix plus intéressant que les packs de bienvenue par tous les opérateurs. En effet, s’ils se gardent bien de le clamer, leur métier est avant tout de vendre des communications. Aussi les opérateurs préfèrent-ils garder leurs clients honnêtes en leur offrant un téléphone à un tarif allégé.



L’obligation de prouver sa bonne foi




Si vous avez souscrit une assurance auprès de votre opérateur ou dans votre boutique (de 20 à 45 francs par mois, voir encadré), les choses seront plus simples, mais la partie n’est pas gagnée. Toute la difficulté sera encore de prouver votre bonne foi. Certains opérateurs exigent la présentation d’une déclaration de vol avec violence afin de justifier qu’il ne s’agit ni de négligence (perte, oubli…), ni de roublardise en vue de se faire offrir un téléphone neuf. Pas besoin pour autant d’arriver couvert de bleus au commissariat, un vol à l’arraché peut faire l’affaire.
Ensuite, tout dépend des clauses de votre contrat, du montant des communications frauduleuses couvert (de 2 000 à 10 000 francs selon les assurances), du délai de gestion du dossier (de 48 heures à un mois) et des services offerts, comme la prise en charge de la gestion des démarches et le prêt d’un terminal le temps que tout rentre dans l’ordre. Aux anxieux d’estimer ce risque avant de contracter une assurance. A moins d’être distrait, il n’est peut-être pas nécessaire de se prémunir contre 10 000 francs de communications frauduleuses si vous portez plainte immédiatement

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Florence Serpette