Passer au contenu

Les radars de feu rouge ont fait exploser les contraventions

Selon le ministère de l’Intérieur, les infractions de franchissement de feu rouge constatées par des systèmes de détection automatique ont augmenté de 1 500 % entre 2009 et 2010. Un chiffre lié à la multiplication de ces appareils.

Ils ont commencé à flasher officiellement les conducteurs à la mi-2009. Les radars de franchissement de feu rouge ont commencé à fonctionner concrètement il y un peu plus de deux ans, à Lyon, après des tests qui avaient eu lieu depuis 2005 dans plusieurs villes. Selon un bilan statistique de l’année 2010 concernant le comportement des usagers de la route, publié le 5 octobre dernier par le ministère de l’Intérieur, ceux-ci n’ont pas chômé depuis.

L’an dernier, en 2010, ce sont 287 421 infractions qui ont été relevées par ces « systèmes de contrôle automatique de franchissement de feu rouge ». Si on compare avec l’année précédente, cela représente une augmentation certes incroyable – 1 500 % –, mais logique, puisque le comptage n’a démarré qu’à la mi-2009 (17 962 infractions). Pendant le même temps, les contraventions pour inobservation de feu rouge relevées sans radar baissaient, elles, de 18 %. Au total, les infractions ont crû de 112 %.

Selon un porte-parole du ministère de l’Intérieur, cité par nos confrères du Monde, Pierre-Henry Brandet, cette forte augmentation s’explique par le fait que le ministère de l’Intérieur a « notablement accéléré le déploiement des radars de franchissement de feux ». Selon lui, la hausse est mécanique, et cet « effort porté là-dessus en 2010 se poursuit cette année ».

600 radars fin 2011 ?

Dans son bilan 2009, le ministère de l’Intérieur indiquait qu’à l’époque, « 200 radars de feu rouge sont installés et 100 sont en prévision. La mise en place de 1 000 radars de feu rouge est prévue pour la fin 2010. » Le bilan 2010 ne donne aucun chiffre sur le parc de détecteurs. Le site Radar-feu.com, consacré au sujet, écrit qu’il n’y avait en pratique que 420 systèmes de détection en fonctionnement en France, « dont une grande partie a été mise en service au cours du second semestre 2010 avec une utilisation moyenne de huit mois dans l’année ». Le site – qui tient à jour une carte des emplacements de radars – avance le chiffre de 595 radars actuellement installés et 94 en prévision. On en trouve à Paris, Marseille, Lyon, Nantes et Lille.

Et d’ajouter : « A la fin de l’année 2011, c’est plus de 600 radars de feu rouge qui seront en service et qui auront fonctionné en moyenne plus de dix mois dans l’année car la très grande majorité des nouveaux radars de feu rouge ont été installés au cours du premier semestre 2011. » On peut donc imaginer que le nombre d’infractions relevées va encore sensiblement augmenter cette année. Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, a confié à l’AFP que « ce n’est pas aux feux rouges qu’il y a le plus d’accidents mortels », et qu’il est temps d’évaluer les résultats des radars de feu pour voir s’il faut poursuivre le déploiement ou le stopper.

Un conducteur qui commet une infraction de franchissement de feu rouge risque une amende de 135 euros et un retrait de quatre points de permis de conduire. A noter que les contraventions pour stationnement (hors celles relevées par les polices municipales) ont aussi augmenté en 2010 (+13 %), du fait notamment du déploiement des procès-verbaux électroniques.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Guillaume Deleurence