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Les promesses du Web 2.0

Petite revue de détail des changements en cours sur le Net et ailleurs liés à l’émergence du Web 2.0.

‘ Par principe, on devrait se méfier de tout ce qui est estampillé Web 2.0. ‘ Non, ce n’est pas une maxime de vieux sage. Juste un conseil prodigué par l’un des intervenants à la
conférence Le Web 3 qui s’est tenue les 11 et 12 décembre à Paris. Ceci étant, s’il est toujours facile de croire les mauvais augures qui annoncent l’éclatement d’une seconde bulle spéculative sur Internet, on peut aussi se raccrocher à
une autre réalité, celle d’une nouvelle vague technologique qui, portée par l’innovation, bouleverse nos repères et nos petites habitudes sur le Net avant, peut-être, d’affecter demain notre vie quotidienne. Pendant deux jours à Paris, des dizaines
d’intervenants se sont exprimés sur le sujet. Résumé des idées fortes sorties de ce mini-Davos de l’Internet.

Bienvenue dans l’entreprise 2.0

Le Web 2.0 a fait émerger de nouvelles techniques de travail, dites collaboratives, notamment grâce au wiki ou aux blogs. ‘ Nous avons recours au wiki pour organiser des réunions ou développer des
projets ‘,
confirme ainsi un représentant du groupe de presse allemand Burda. Pour Ross Mayfield, qui dirige
Social Text, une entreprise virtuelle sur Internet, le wiki et ses nouveaux usages sont un paradoxe vivant. ‘ Ce type de comportement comme le partage de l’information, quand
on était à l’école, on appelait cela de la triche, mais maintenant, dans le monde de l’entreprise, c’est du travail collaboratif. ‘

L’internaute, un citoyen au centre de toute chose

Autre tendance importante du Web 2.0, le rôle joué par l’utilisateur du service, c’est-à-dire par l’internaute lui-même. ‘ Tout le monde devient éditeur de contenus ‘, s’enthousiasme le
fondateur du site de réseau social
LinkedIn, Reid Hoffman. Une antienne reprise par Pierre Chappaz, créateur de Kelkoo et de
Wikio sur le mode ‘ les internautes deviennent des experts ‘.
‘ Internet, ce sont les citoyens qui cessent d’être passifs pour
devenir actifs. On devient acteur du monde de l’information et au-delà, un acteur de sa propre vie ‘,
analyse ainsi de manière surprenante François Bayrou, le très connecté candidat à l’élection présidentielle, à l’occasion
de la conférence Le Web 3.

Ma petite entreprise Web ne connaît pas la crise

En quelques clics, n’importe quel internaute peut désormais ouvrir son échoppe sur le Web. On connaissait les places de marché comme eBay ou PriceMinister. Aujourd’hui, des services comme
Spreadshirt ou
Zlio.com simplifient encore la donne. Le premier propose aux internautes d’ouvrir gratuitement leur boutique clefs en main. Le second réinvente le principe de l’affiliation sur le Web. L’internaute ouvre
une boutique virtuelle où il recommande des produits. Si les utilisateurs achètent ses références, il touchera une commission à partager avec Zlio.com.

La diffusion de l’information n’est plus ce qu’elle était

Avec tout ce que cela change dans la diffusion et la consommation de l’information. Au lieu d’être totalement centralisée comme c’était le cas auparavant, cette dernière est désormais éclatée. ‘ Il y a désormais
trois façons de consommer de l’information,
explique Pierre Chappaz, aller à la source de l’information diffusée par les médias traditionnels, agréger l’information ou consulter l’actualité sur des blogs (60 millions en
septembre 2006 selon le moteur de recherche
Technorati) et des sites spécialisés à haute valeur ajoutée qui officient sur des marchés de niche avec un lectorat très qualifié. ‘
Ces changements, ajoute Pierre Chappaz,
ont été rendus possibles grâce à deux technologies déterminantes, le RSS (qui permet de récupérer des fils d’information en temps réel) et le langage Ajax (qui permet de personnaliser une page Internet selon ses désirs).

De nouveaux modèles publicitaires

Pour certains observateurs, peut-être un peu avant-gardistes (mais pas tant que cela si l’on se fie aux résultats financiers d’un Google), les modèles publicitaires traditionnels seraient en train de voler en éclats.
‘ L’apparition de la publicité contextuelle va changer les choses, prédit Pierre Chappaz. Regardez les liens sponsorisés : pour beaucoup d’internautes, ils ne sont plus perçus comme une agression
publicitaire mais comme une information utile et pertinente. ‘

Le mariage annoncé du Web et de la télévision ?

Au-delà des médias papier, le monde de l’image, à commencer par la télévision, est également affecté par le Web 2.0. C’est l’émergence des plates-formes de diffusion (YouTube,
Dailymotion…) et parfois d’édition et de montage de vidéos en ligne (VPod.tv). ‘ Les générations montantes ne regardent plus la télévision ‘, constate l’investisseur Ouriel Ohayon, également animateur du blog
TechCrunch.
‘ Ce n’est pas un problème à partir du moment où l’on arrive à diffuser le bon contenu au bon public ‘, explique Rodrigo Sepulveda
fondateur de
VPod.tv. Et dans ce domaine, on peut parier que quelques révolutions sont en préparation comme
The Venice Project, fomentée par le créateur de Kazaa et de Skype Niklas Zennström, qui ambitionne de réunir dans un même projet ‘ le meilleur du Web et de la
télévison ‘.
Tout un programme.

La start-up sera globale ou ne sera pas

Pour lancer sa start-up dans le Web 2.0 comme dans le Web 1.0, rien ne vaut une bonne levée de fonds pour amorcer la pompe. Mais la donne commence à changer dès que l’on aborde le thème de la création de
richesses. Auparavant, chez les papys de l’Internet, dans les années 2000, on profitait d’un premier tour de table pour ouvrir son entreprise dans cinq pays en quinze jours, souvent au petit bonheur la chance.Dans le Web 2.0, si vous avez une idée et un peu de maîtrise technologique, et que vous pensez ‘ global ‘, pas de panique… Les internautes sont là pour vous aider et enrichir votre projet (au sens
propre comme au sens figuré). A l’instar d’un
Netvibes, un service de personnalisation de page daccueil que des internautes du monde entier ont gracieusement ‘ localisé ‘ en le traduisant, qui en esperanto, qui en
swahili.

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Philippe Crouzillacq