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Les projets IPv6 se multiplient en France

France Télécom et le réseau Renater ont pris une longueur d’avance sur les autres membres de la Task Force. Le fournisseur d’accès Internet Nerim propose depuis mars un réseau de production IPv6.

IPv6 présente une réelle opportunité pour l’industrie européenne des équipements et services réseaux. Sur ce sujet, en effet, les Américains affichent plutôt une attitude attentiste. Étant les pères fondateurs d’internet,
ils se sont réservé, dès l’origine, l’essentiel du stock mondial d’adresses, et ne sont donc pas menacés de pénurie, même à moyen terme.Certes, l’Europe n’est pas en état d’urgence comme la Chine ou le Japon, mais elle a tout à fait les moyens, avec une certaine dose de volontarisme, de prendre une avance, qui pourrait être payante.
‘ IPv6, souligne Patrick Coquet, président du constructeur français de routeurs 6Wind et président de la Task Force française, est une technologie indispensable et structurante. L’adressage à
128 bits n’est qu’une évolution de l’adressage IPv4 à 32 bits actuel. Mais il introduira une révolution dans les usages. ‘

Une révolution dans les usages

C’est donc cette révolution des usages qu’il importe de préparer. Quelques exemples parmi d’autres : les modems ADSL vont avoir besoin de plusieurs adresses, une par type de service domestique qu’ils
permettront de distribuer. Idem pour les voitures communicantes, et, surtout, pour les terminaux mobiles, qui tendront à devenir la plate-forme (hub) d’un réseau personnel. Alors que les réseaux GPRS utilisent aujourd’hui des adresses
privées, qui limitent le roaming d’opérateur à opérateur.Mais comment doser ce volontarisme ? L’heure n’est évidemment plus aux grands programmes. Aussi, le ministère de l’Industrie s’en tient-il à aider les déploiements expérimentaux dans le cadre des
financements RNRT (Réseau national de recherche en télécoms), et à couvrir les frais de fonctionnement de la Task Force française. Celle-ci entend surtout accélérer les échanges et les prises de conscience.En six mois, elle a recruté plus de deux cents membres, et se déclare prête à en accueillir davantage. Renater, le réseau de l’éducation et de la recherche, est l’un des plus actifs.
‘ IPv6, explique Dany Vandromme, président du groupement d’intérêt économique, est déjà implémenté en natif sur la plupart de nos plaques de collecte régionale, et pratiquement sur toutes nos
connexions internationales. ‘

Un centre d’e-compétence dédié

France Télécom, de son côté, s’implique dans IPv6 depuis dix ans. En mai 2000, l’opérateur public s’est doté d’un centre e-compétence dédié. Il s’est raccordé aux principaux n?”uds IPv6 de la
planète. Il a développé une plate-forme de mesure de la qualité de service IPv6, ainsi que des tests de performances de routeurs IPv6, qu’il compte valoriser.Il a déployé son propre backbone IPv6 sur WDM, le VTHD v. 6, à base de routeurs Juniper et Cisco. Depuis 2000, il commercialise un service Open Transit v. 6 (IPv6 en overlay). De quoi permettre à toute entreprise de tester
l’évolution de son adressage au plan international.France Télécom a également été le premier en Europe à opérer un hot spot IPv6 sous Linux (projet WlanMIP v. 6, à l’université de Strasbourg, qui entre à présent dans sa phase 2). L’opérateur va aussi tester
l’ADSL v. 6, l’accès satellite permanent v. 6, les réseaux domestiques v. 6, et IPv6 dans l’UMTS, et chercher à convertir les fournisseurs d’accès à l’IPv6.

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Jean-Claude Streicher