Passer au contenu

Les producteurs indépendants accusent Free d’incitation au piratage

En mettant à jour son service gratuit d’hébergement et de partage en ligne de gros fichiers, Free s’est attiré les foudres des producteurs de cinéma et des labels de musique indépendants.

Ce qui ne devait être qu’une simple mise à jour se transforme en acte de guerre aux yeux des ayants droit. A la fin du mois de septembre 2007, Free lançait
une nouvelle version de son service de stockage en ligne de gros fichiers : dl.free.fr. Il permet désormais d’échanger au sein
d’une communauté d’utilisateurs (abonnés ou non à Free) des fichiers de toute nature pouvant peser jusqu’à 10 Go.Pour certains producteurs de cinéma et de musique, cet outil est un nouveau coup de pouce au piratage. Et, si Free avertit bien ses utilisateurs des conséquences des ‘ échanges illicites d’enregistrements et
d’?”uvres protégées ‘,
il n’a mis en place aucun filtre pour s’assurer que des fichiers piratés ne circuleront pas sur le service.En d’autres temps, cette mise à jour d’un service existant depuis deux ans aurait pu passer inaperçue. Mais elle intervient alors que, dans le
cadre de la mission dites ‘ Olivennes ‘, du nom de son président, fournisseurs d’accès et ayants
droit se rencontrent quasiment toutes les semaines pour trouver une solution contre le piratage en ligne et pour le développement de l’offre légale.

Un service similaire proposé par Neuf Cegetel

L’Association des producteurs de cinéma (APC) a été la première à réagir, suivie de peu par la Société civile des producteurs de phonogrammes en France (SPPF), qui représente les labels de musique indépendants (Naïve, Tôt ou Tard,
Wagram Music, Harmonia Mundi). Les deux associations dénoncent une offre ‘ provocatrice ‘.‘ Cet outil va donner un nouvel essor à la contrefaçon numérique ‘, estime Karine Colin, directrice juridique de la SPPF. ‘ Free affiche un mépris inégalé pour la
propriété littéraire et artistique,
assène l’APC, qui va jusqu’à demander le retrait du FAI des négociations en cours. Free tente de vider de son sens la mission confiée à Denis Olivennes et se disqualifie pour la suite de
celle-ci. ‘
C’est la première fois qu’un FAI est nommément visé par les ayants droit. Jusqu’à présent, même si les fournisseurs étaient dans leur ligne de mire,
les allusions générales étaient de mise. Interrogé, Free se défend de toute provocation et se déclare surpris
de ces attaques, alors qu’il n’a fait aucune publicité pour la nouvelle version de son service d’envoi de fichiers. Le FAI rappelle que de nombreux outils équivalents sont déjà proposés sur le Net, dont certains par ses concurrents.Le FAI désigne sans le nommer le service d’hébergement Neuf Giga, mis en place par Neuf Cegetel. Avec Neuf Giga, les abonnés disposent même d’une fonction de lecture de fichiers multimédias. Les vidéos partagées en ligne peuvent aussi
être regardées directement sur un téléviseur grâce au nouveau
Media Center proposé par le FAI.Ce dernier ne s’est pas pour autant attiré les foudres des ayants droit. Il est vrai qu’il joue aussi la carte du téléchargement légal de musique avec le lancement en août, en partenariat avec Universal, d’une
formule illimitée incluse dans son forfait ADSL. C’est la deuxième fois en l’espace de quelques semaines que Free, de son côté, se
fait taper sur les doigts. Au mois de septembre, la justice lui ordonnait de
fermer 14 newsgroups soupçonnés de servir de plates-formes de piratage à ses abonnés.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Karine Solovieff