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Les prisonniers chinois contraints de jouer à World of Warcraft

En Chine, des gardiens de prison forcent les détenus à passer des heures devant WoW. Le but : améliorer des personnages avant de les revendre à des joueurs occidentaux.

La Chine a une étrange manière d’alourdir les peines de ses prisonniers. En plus de casser des pierres la journée ou de creuser des tranchées, les condamnés du camp de Jixi sont contraints de passer la nuit à jouer à World of Warcraft. C’est un dissident, Liu Dali, qui a confirmé l’information au Guardian.

Cette étrange activité nocturne est organisée par des gardiens de l’établissement pénitentiaire. En jouant, les détenus améliorent le niveau de personnages virtuels, que leurs geôliers revendent ensuite à des joueurs occidentaux. « Ils se font plus d’argent en forçant les prisonniers à jouer en ligne qu’en les forçant à effectuer un travail manuel […]. J’ai entendu dire qu’ils pouvaient se faire entre 540 et 660 euros par jour. Nous n’avons jamais vu la couleur de l’argent. Les ordinateurs n’étaient jamais éteints », a indiqué le dissident chinois au journal britannique. « Si je ne pouvais accomplir mon quota de travail, j’étais physiquement puni […]. Nous jouions jusqu’à ce que nos yeux ne puissent plus rien distinguer sur l’écran. »

L’économie parallèle du « gold farming »

Améliorer le niveau des personnages de jeux vidéo pour les revendre à des joueurs étrangers n’est pas une pratique nouvelle en Chine. Le pays compte même des ouvriers spécialisés dans ce secteur. Ces joueurs que l’on appelle les « fermiers de l’or virtuel » ont pour tâche de gagner des armures, des objets, des points de connaissances pour accroître les pouvoirs, et donc la valeur marchande, d’un personnage. Celui-ci est ensuite revendu, le plus souvent à des Occidentaux qui n’ont aucune envie de passer des heures en ligne à améliorer le niveau de leur héros.

Jusqu’à l’article du Guardian, rares étaient les témoins à confirmer que le gold farming était entré dans les prisons. Les employeurs des ouvriers spécialisés dans le jeu en ligne laissaient entendre que certains établissements pénitentiaires du pays avaient développé cette économie parallèle. Non pas tant d’ailleurs pour s’indigner des conditions de détention de leurs compatriotes… que pour crier à la « concurrence déloyale ».

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La rédaction