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Les portes de la Bourse s’entrouvrent à nouveau pour Internet

Plusieurs start-up veulent faire appel aux marchés. Ceux-ci sont prêts à les accueillir mais pas à n’importe quel prix.

Maximiles, Sporever,
GrosBill, SideTrade, Meetic… Nombreux sont les prétendants à la cotation en bourse. Si tous les candidats confirment leurs intentions, ce sont près d’une dizaine de sociétés
technologiques ou Internet qui s’introduiront en bourse sur l’année.’ Une fenêtre de tir s’est ouverte : le CAC 40 est au dessus des 4 000 points, le marché est tiré par de grosses OPA [offre publique d’achat, NDLR] ou LBO
[leverage buying out, acquisition avec effet de levier, NDLR] et les grands fonds ont effectué de grosses levées. L’argent doit être investi ‘, estime un analyste spécialisé dans les valeurs technologiques.La refonte de la cote, avec
la naissance d’Alternext, n’est pas étrangère à ce nouvel engouement. Jusque-là, le Marché libre non réglementé ne voyait passer que trop peu d’échanges de titres pour
attirer des valeurs moyennes. Quant au Nouveau Marché, pour beaucoup il était trop marqué Internet. Depuis mars 2001 et l’introduction de Memscap, pas un seul candidat n’était venu s’y risquer.Valerie Gombart, membre du directoire de SPEF Venture, l’un des investisseurs privés de Maximiles analyse : ‘ Le Nouveau Marché était moribond. Il pâtissait de l’effet bulle Internet et était incapable
d’accueillir de nouvelles émissions. Les conditions d’accès étaient irréalisables pour les sociétés technologiques.
‘Le chiffre d’affaires de 100 millions d’euros exigé jusque-là, ainsi que les quatre trimestres de profitabilité étaient incompatibles avec la croissance de sociétés technologiques ayant fait appel à du capital-risque.
En refondant la cote pour ouvrir la Bourse aux Small Cap et aux Mid Cap [petites et moyennes capitalisations, NDLR], Euronext a revu ses exigences à la baisse, avec comme contrepartie de proposer des placements plus risqués.
Pour faire son entrée sur Alternext, pas de chiffre d’affaires minimal. Les sociétés ont uniquement pour obligation d’émettre un flottant minimal, autrement dit d’offrir au public pour 2,5 millions d’euros d’actions. Elles devront également
avoir un minimum de deux ans d’existence.

Les valeurs Internet sont encore rares

Dès les débuts d’Alternext, Meilleurtaux a ouvert le bal des introductions. Grâce à cette opération, le courtier en ligne a levé quelque 4,35 millions d’euros. L’action, dont le prix d’introduction s’est
établi dans la fourchette haute, a été sursouscrite une vingtaine de fois.’ Ce n’est guère étonnant. Les valeurs Internet, Aufeminin ou Hubwoo par exemple, sont rares. Cette rareté intéresse les investisseurs. Si ces sociétés ont un projet d’entreprise crédible et si les
milieux financiers en font bon écho… elles ont une place en Bourse. A condition toutefois de démontrer la pérennité de leur modèle
‘, commente un analyste.Les marchés sont prêts à accueillir les petites et moyennes valeurs Internet, mais pas à n’importe quelle condition. ‘ Une fois passé le point mort, la rentabilité des valeurs Internet est très
forte
. L’e-commerce affiche un taux de croissance de 60 % par an. Rares sont les secteurs à pouvoir en dire autant ‘, poursuit Valérie Gombart. L’introduction en Bourse de Maximiles n’est pas
une voie de sortie pour l’investisseur, mais un moyen naturel de lever des fonds puisqu’il sera couplé à une augmentation de capital.Pour autant, tous les capital-risqueurs ne sont pas prêts à céder leur participation en Bourse et préfèrent des cessions industrielles. ‘ A court terme comme à moyen terme, nous n’envisageons pas de faire
appel aux marchés pour les sociétés de notre portefeuille. Je suis pragmatique. Je suis curieux de voir comment ces introductions vont tourner. Les sommes levées par Meilleurtaux sont petites. Il ne suffit pas d’aller en Bourse pour obtenir de
l’argent. Un marché non réglementé comme Alternext ne peut être qu’une étape
‘, contrebalance Philippe Herbert, associé chez Banexi Ventures Partners.Et le chemin pourrait être long. Si le compartiment C Eurolist (le marché réglementé le plus accessible aux PME) est ouvert sur le papier aux sociétés dont la capitalisation est inférieure à 150 millions d’euros, rares sont celles
n’y affichant pas une valeur de plus de 100 millions d’euros. Cotés sur ce compartiment, Aufeminin et Hubwoo présentent respectivement des capitalisations boursières de 120 et 103 millions d’euros. En comparaison, celle de Meilleurtaux
avoisine les 49 millions deuros.

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Hélène Puel