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Les polices européennes veulent un historique de navigation des internautes

Le site anglais Statewatch s’est procuré des documents de travail de la Commission européenne. Ils montrent qu’elle pourrait autoriser Enfopol, organisme regroupant les polices européennes, à accéder à toutes les données personnelles des internautes, en obligeant les FAI à les stocker pendant sept ans.

Enfopol, contraction d’Enforcement police, est une sorte de groupe de pression constitué de représentants des polices européennes. Son but : mettre au point les méthodes d’intervention des organisations policières dans le cadre de leurs enquêtes, notamment les interceptions de communications.Pour Enfopol, il n’y a pas de limite aux informations utiles pour retrouver un criminel : appel téléphonique, fax, e-mail, site Web, etc. Tout ce qui peut transiter par un réseau de communication, mais également tout ce qui concerne l’identité des internautes, peut intéresser la police.Concrètement, Enfopol souhaiterait ni plus ni moins que les fournisseurs d’accès à Internet enregistrent et conservent toutes les données qui passent sur leurs serveurs. Et ce, pendant sept ans.
Ces données, affirme Enfopol, ne seraient cependant pas interceptées de façon sauvage, mais bien dans un cadre fixé par la loi.L’organisme mène campagne auprès de l’Union européenne afin de lui faire accepter son initiative. De nombreuses voix se sont élevées contre le projet, l’accusant de violer la vie privée des internautes.Jusqu’à présent, les demandes d’Enfopol ont été refusées par l’Union européenne. Cependant, l’organisation non gouvernementale anglaise Statewatch se serait procuré des documents de travail qui prouveraient que l’UE envisagerait sérieusement de légaliser les méthodes d’interception d’Enfopol.La conservation des données par les fournisseurs d’accès à Internet se serait ainsi trouvée au centre des discussions lors d’une récente réunion du conseil de la justice européen. Et déjà trois pays européens (les Pays- Bas, la Belgique et la Grande-Bretagne) auraient accepté de conserver jusqu’à deux ans les données sur la navigation des internautes.Prochaine étape importante : la réunion des 28 et 29 mai du Conseil des ministres européens de la Justice, au cours de laquelle ces derniers discuteront à nouveau des demandes dEnfopol.

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Karine Solovieff